Santé bucco-dentaire

Bientôt un émail biologique pour traiter les caries ?

Un modèle permettant d'obtenir un émail biologique à partir de cellules souches a été mis au point. Une alternative future à l'utilisation des amalgames, seuls produits disponibles aujourd'hui pour traiter les caries dentaires ?

  • Par Paul-Emile François
  • undefined undefined/iStock
  • 21 Avr 2022
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    Récupérer des dents 100% naturelles après le traitement de caries ? Ce sera peut-être bientôt une réalité si l'on en croit le résultat des travaux menés par des chercheurs de l'université de Louvain en Belgique publiés dans la revue Cellular and Molecular Life Sciences. Ils sont parvenus à développer un modèle 3D permettant de recréer de l'émail dentaire à partir de cellules souches. 

    L'émail ne peut pas se régénérer

    Les caries, dommages à l'émail des dents notamment par les sucres et les acides contenus dans les aliments, sont aujourd'hui traitées avec ce que l'on appelle un "amalgame", une poudre d'argent et de mercure, matériau de remplissage pour lequel il n'existe aucune alternative "naturelle". Et cela pour une bonne raison, c'est que l'émail ne peut pas se régénérer et que les cellules souches des dents humaines sont très difficiles à cultiver en laboratoire. Mais l'équipe du Pr Hugo Van Kelecom vient de trouver la parade. Ces scientifiques ont développé un, modèle 3D qui repose sur des cellules souches du follicule dentaire, le tissu qui entoure les dents humaines pré-éruptives. "L'avantage de ce modèle est qu'il permet de transformer des cellules souches dentaires en améloblastes, les cellules qui produisent les composants de l'émail, ce qui peut éventuellement conduire à un émail biologique pouvant être utilisé comme matériau de remplissage naturel pour traiter une carie", explique le Pr Van Kelecom.

    Une plus grande longévité des dents traitées

    Un des avantages de cette technique par rapport à l'utilisation des amalgames, c'est qu'avec une telle réparation naturelle du tissu dentaire, il n'y aurait plus de risque de nécrose comme il s'en produit fréquemment au niveau de la surface de contact lors de l'utilisation de matériaux synthétiques. Cela permettrait donc d'augmenter considérablement la longévité des dents traitées.

    Mais pour l'équipe de chercheurs, ces travaux pourraient aller encore plus loin : "Nous voulons combiner ce modèle avec d'autres types de cellules souches dentaires pour créer éventuellement une dent biologique entière", annonce le Pr Van Kelecom. Et le modèle mis au point pourrait aussi, comme il le souligne, permettre de concevoir des dentifrices optimisé pour une meilleure protection des dents, voire servir dans l'industrie alimentaire pour étudier l'effet de certains de ses produits sur l'émail dentaire.

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    JDF