Grossesse

Pesticides : les fœtus exposés à ces substances auraient un sommeil plus long à l’adolescence

L’exposition des femmes enceintes aux pesticides pourrait affecter les habitudes de sommeil de leurs enfants une fois qu’ils sont adolescents… Mais que chez les filles. Explications. 

  • Par Diane Cacciarella
  • Capuski/istock
  • 18 Avr 2022
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    "Notre étude montre que l'exposition précoce aux pesticides, avant même la naissance de l’enfant, peut avoir des effets durables sur la santé du sommeil des adolescents", affirme Astrid Zamora, auteure principale d’une étude publiée dans la revue Environmental Research

    Durant leurs travaux, les scientifiques ont étudié l’exposition des femmes aux pesticides non-professionnels, c’est-à-dire ceux présents dans certains produits du quotidien comme les insecticides, ou encore dans l’alimentation. Plus précisément, ils ont cherché à comprendre l’impact de deux d’entre eux : le chlorpyrifos et les pyréthrinoïdes.

    Un sommeil plus long pour les filles uniquement

    Pour cela, ils ont analysé les échantillons d’urine de 137 femmes enceintes prélevés durant leur troisième trimestre de grossesse. Ces dernières vivaient au Mexique. Ensuite, ils ont fait une étude du sommeil de leur enfant une fois qu’ils étaient adolescents. 

    Résultats : ils ont découvert que l’exposition des femmes enceintes au chlorpyrifos avait des conséquences sur le sommeil de leurs enfants une fois qu’ils étaient adolescents… Mais uniquement chez les filles. En effet, les adolescentes concernées avaient une durée de sommeil plus longue que les fœtus qui n'avaient pas été exposés au chlorpyrifos. En revanche, les scientifiques n’ont observé aucune conséquence sur le sommeil avec une exposition aux pyréthrinoïdes.

    Une limite de cette étude

    "Dans l'ensemble, ces résultats sont importants pour la santé publique compte tenu de l'utilisation agricole et éventuellement résidentielle généralisée et continue des pyréthrinoïdes et du chlorpyrifos au Mexique", estime Astrid Zamora. 

    Une des limites méthodologiques de cette étude concerne les appareils utilisés pour analyser le sommeil des adolescentes. Ces deniers ne peuvent pas distinguer le sommeil du simple fait de rester immobile. Ainsi, les scientifiques ne savent pas si cette durée de sommeil plus longue est réelle, ou s’il tient à des troubles de l’endormissement ou à des réveils nocturnes.

    La nécessité de poursuivre les recherches

    À l’avenir, ils souhaitent donc poursuivre leurs recherches afin de déterminer les raisons de cette durée de sommeil plus élevée. "Des études avec des échantillons plus importants et évaluant les pesticides non réglementés sont nécessaires pour mieux comprendre cette association, ainsi que les mécanismes sous-jacents qui expliquent les différences entre les sexes", conclut Astrid Zamora.

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    JDF