Microbiote intestinal

Obésité : et si elle était favorisée par notre cerveau ?

L’absence ou la défaillance du récepteur Nod2 présent dans le cerveau pourrait favoriser la survenue de l’obésité. Les personnes touchées par ce phénomène auraient toujours faim, ce qui favorise la prise de poids. Explications.

  • Par Diane Cacciarella
  • Marcin Klapczynski/istock
  • 16 Avr 2022
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    En France, 17 % de la population, soit plus de 8 millions de personnes adultes sont obèses, selon le ministère des Solidarités et de la Santé. L’obésité constitue un facteur de risque majeur pour plusieurs pathologies, telles que des maladies cardiaques et cardiovasculaires ou encore le diabète de type 2. 

    Bien souvent, les raisons de la prise de poids sont une alimentation trop riche et un manque d’activité physique. Mais, une étude publiée dans la revue Science, le 15 avril, met en avant un autre facteur : l'absence du récepteur Nod2 dans le cerveau de certaines personnes qui pourrait expliquer qu’elles ont toujours faim. Mais pourquoi ?

    Une pré-disposition à l’obésité due à notre cerveau

    Selon les scientifiques, la réponse vient du dialogue entre notre cerveau et notre microbiote intestinal. Tout au long de la journée, le cerveau et le microbiote intestinal échangent beaucoup d’informations, parmi lesquelles le besoin de manger. Dans le détail, c’est l’hypothalamus qui envoie ce signal. Mais les scientifiques ont observé que l’absence ou le dysfonctionnement du récepteur Nod2, présent à la fois dans les cellules immunitaires et dans les neurones de l’hypothalamus, favorise la prise de poids car l’hypothalamus n’est alors plus capable de transmettre les bonnes informations au microbiote. Ainsi, la personne qui n’a plus de récepteur Nod2 ou s’il dysfonctionne a toujours faim même si elle a assez mangé.

    Un enjeu de santé publique mondial

    Pour parvenir à ce résultat, les chercheurs ont mené leurs expériences sur des souris. Ils ont découvert que les rongeurs qui n'avaient pas de récepteur Nod2 mangeaient plus que les autres et avaient donc tendance à grossir. Pour l’instant, aucun essai clinique n’a été mené sur l’homme, mais les scientifiques estiment que les résultats pourraient être similaires. 

    Selon les auteurs, leur découverte pourrait donc expliquer que certains patients sont plus à risque d’être atteints de troubles de boulimie, de diabète ou encore d’obésité. Un enjeu de santé publique majeur car, selon l'Organisation mondiale de la santé, 1,9 milliard d'adultes dans le monde étaient en surpoids en 2016 et 650 millions étaient classés comme obèses. 

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    JDF