Cerveau

Et si la douleur chronique entraînait une prise de poids ?

Une douleur persistante ou récurrente, à savoir qui dure plus de six mois et répond mal au traitement, peut toucher les circuits du cerveau responsables de la motivation et du plaisir. Il est possible que cette perturbation nous incite à consommer des aliments plus sucrés et gras.

  • Par Geneviève Andrianaly
  • Povozniuk/iStock
  • 12 Avr 2022
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    Comment le comportement alimentaire des patients souffrant de lombalgie est-il affecté avant et après avoir souffert de douleur chronique, par rapport aux personnes dont la douleur s'est atténuée ? C’est la question que se sont posés des chercheurs américains. Afin d’y répondre, ils ont réalisé une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue PLOS One.

    "Nous avons émis l'hypothèse que le noyau accumbens (une petite zone du cerveau connue pour son rôle dans la prise de décision) serait directement impliqué dans le traitement hédonique (soit le fait de manger par plaisir) des aliments riches en graisses chez les patients souffrant de douleur, en raison de son rôle bien établi dans l'alimentation hédonique et l'ingestion de graisses, et de son rôle émergent dans la douleur chronique", peut-on lire dans les travaux.

    Pour mener à bien leur étude, les scientifiques se sont intéressés à la réponse du cerveau face aux aliments sucrés et gras. Tous les participants, soit les personnes souffrant de lombalgies aiguës, les adultes atteints de douleurs dorsales chroniques et ceux en bonne santé, ont dû effectuer des tests comportementaux et des scanners cérébraux.

    Une perturbation du comportement alimentaire chez les patients souffrant de douleurs chroniques

    D’après les résultats, les malades touchés par des douleurs dorsales chroniques et les patients souffrant de douleurs lombaires aiguës ont présenté une perturbation de leur comportement alimentaire. "D'un point de vue neurologique, seuls les patients atteints de douleurs dorsales chroniques et ceux affectés par des douleurs lombaires aiguës ont montré une relation forte et directe entre la perception hédonique des aliments riches en graisses et le volume du noyau accumbens", ont précisé les chercheurs.

    Selon les auteurs, la perturbation du comportement alimentaire survient spécifiquement après la chronicisation de la douleur et s'accompagne de changements structurels dans le noyau accumbens. "Ces résultats suggèrent que l'obésité chez les patients souffrant de douleurs chroniques n'est peut-être pas due à un manque de mouvement, mais qu'ils doivent changer leur façon de manger", a déclaré Paul Geha, auteur principal de l'étude.

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    JDF