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Sommeil : dormir moins de six heures entre 50 et 70 ans augmente les risques de démence

Les petits dormeurs de 50 à 70 ans ont un risque de démence environ 30% plus élevé.

  • Par Jean-Guillaume Bayard
  • AndreyPopov/iStock
  • 21 Avr 2021
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    Bien dormir pour rester en bonne santé. Des chercheurs franco-britanniques, qui ont suivi 8 000 adultes pendant plus de 25 ans, ont observé un risque de démence accru chez les 50-70 ans qui dorment moins de six heures par nuit. Leurs résultats, présentés le 20 avril dans la revue Nature communications, ne montrent pas de corrélation entre la survenue d’une démence et le manque de sommeil mais notent un sur-risque d’environ 30%.


    Un risque accru indépendamment d'autres facteurs

    Les chercheurs français de l’Inserm et de l'université de Paris, en collaboration avec leurs homologues britanniques de la university College de Londres (UCL) ont étudié les données de 7 959 Britanniques qui ont renseigné à six reprises leur qualité de sommeil entre 1985 et 2015. Les volontaires étaient âgés de 35 à 55 ans au début de l’étude et entre 63 et 86 ans à la fin de celle-ci. À partir de 2012, environ 3900 d’entre eux ont également porté une montre avec accéléromètre pendant la nuit afin de vérifier la précision de leurs estimations. Les résultats ont permis aux chercheurs d'“étudier le lien entre la durée du sommeil à différents âges, son évolution entre 50 et 70 ans, et le risque de survenue de démence sur une période allant jusqu’en mars 2019”, a précisé l’Inserm dans un communiqué.

    L’étude révèle que le risque de démence augmente en corrélation avec une durée de sommeil diminuée. Dans le détail, ce risque apparaît supérieur de 20 à 40 % chez les 50-60 ans qui dorment six heures ou moins par nuit. Chez les 50 – 70 ans, la menace d’apparition d’une démence est 30% plus élevée chez les petits dormeurs, “indépendamment de leurs éventuels problèmes de santé cardiovasculaire, métabolique ou mentale, qui constituent des facteurs de risque connus de démence”, ajoute l’Inserm. Les données collectées par les accéléromètres ont confirmé ces résultats chez les 3 900 participants qui en étaient munis.


    Soigner l'apnée du sommeil diminue les risques de démence

    Cette étude confirme le lien entre sommeil et santé cognitive. Récemment, des chercheurs américains ont suggéré que soigner l’apnée du sommeil permet d’éviter la démence. Le traitement par pression positive continue (PPC), qui consiste à dormir avec un masque qui va insuffler de l’air tout au long de la nuit, a permis de réduire le risque d’être diagnostiqué d’une démence ou de la maladie d’Alzheimer.

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    JDF