Coronavirus

Olivier Véran : “De nouvelles restrictions à Lyon et Nice”

Ce jeudi 17 septembre, le ministre de la santé a fait le premier bilan hebdomadaire sur l’évolution de la situation sanitaire. Il a annoncé de nouvelles mesures restrictives à Lyon et Nice, présenté les tests antigéniques et salivaires qui vont bientôt être mis en place et s’est attardé sur la situation en région PACA où les projections font état d’une saturation des lits en réanimation d’ici à la mi-octobre si rien ne change.

  • Par Jean-Guillaume Bayard
  • 17 Sep 2020
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    C’est l’une des mesures du conseil de défense : chaque semaine, Olivier Véran va effectuer un point épidémiologique sur l’évolution de la situation sanitaire. Pour la première, il a commencé par rappeler qu’il faut “apprendre à vivre avec le virus pour quelques mois encore.” Il en a profité pour répéter les quatre piliers stratégiques du gouvernement : les gestes barrières, le triptyque tester-alerter-protéger, l’adoption d’une stratégie différentiée et adaptée à chaque territoire et la protection des personnes âgées et des plus vulnérables.

     


    Marseille en danger

    Olivier Véran a indiqué que le gouvernement a demandé aux préfets du Rhône et des Alpes-Maritimes de nouvelles mesures restrictives pour les villes de Lyon et Nice. Ces derniers ont jusqu’à samedi pour présenter leurs propositions. Dans ces deux villes, le taux d’incidence est à des niveaux inquiétants. Elles rejoignent Bordeaux et Marseille où de nouvelles mesures sont entrées en vigueur cette semaine. Ce dernier a cité une batterie d’autres villes, dont Paris, où la circulation du virus inquiète et qui pourraient rejoindre ces villes où les mesures barrières sont plus strictes qu’ailleurs.

    À Marseille, comme en Guadeloupe, la situation continue de se dégrader et pourrait prochainement enclencher d’autres mesures encore plus restrictives “comme la fermeture des bars et l’interdiction des rassemblements publics”, a indiqué le ministre de la santé. Dans la région PACA, prise en exemple par le ministre, les projections montrent que les lits disponibles en réanimation seront tous occupés par les malades Covid d'ici à la mi-octobre alors qu'environ 30% sont actuellement occupés par ces derniers.


    La contamination entre enfants "peu probable"

    L’autre point important concerne les enfants. Le ministre de la santé a indiqué qu’un avis, qui sera publié ce soir, de la Haute autorité de santé affirme que les enfants sont “peu à risques de formes graves et peu actifs dans la chaine de contamination.” Cela signifie qu’en primaire, maternelle et en crèche, il est très peu probable qu’ils puissent se contaminer entre eux ou même contaminer un adulte. Cela a pour conséquence que si des cas venaient à se déclarer dans ces établissements, il serait décidé l’isolation des enfants concernés mais pas la fermeture des écoles. Par ailleurs, le port du masque va être étendu à tous les personnels de crèche, avec quelques dérogations possibles comme pour le personnel s’occupant d’enfants en difficulté.


    Bientôt de nouveaux tests

    Le ministre de la santé a également profité de ce point presse pour évoquer les dépistages. Il a mis en avant les deux nouveaux tests, antigéniques et salivaires, qui devraient être prochainement déployés sur le territoire. “Cinq millions de tests antigéniques arriveront début octobre”, a-t-il indiqué alors qu’ils sont actuellement testés à Paris à l’AP-HP. Concernant les tests salivaires, actuellement à l’étude et qui offrent une plus grande rapidité de résultat et sont moins douloureux que les tests PCR, il a donné rendez-vous la semaine prochaine pour plus d’informations. Pour lutter contre les files d’attente toujours plus longue dans les centres de dépistage, il a répété la mise à disposition de créneaux et de tentes de dépistage dédiées pour les cibles prioritaires que sont le personnel soignant, les personnes à risque, les personnes qui ont des symptômes et les cas contacts.

    Enfin, Olivier Véran a souhaité différencier cette reprise épidémique de la situation que l’on a connu lors de l’arrivée du virus. Le taux de reproduction, le facteur R qui indique la vitesse de circulation du virus et combien de personnes sont contaminées par chaque personne, est supérieur à 1, indiquant une circulation active mais est très loin de son niveau au moment du pic épidémique où il était de 3. Autre facteur qui différencie les deux périodes, le fait qu’une personne malade contamine deux autres personnes tous les 15 jours actuellement alors que ce délai était de quelques jours seulement au moment fort. Le mode de propagation est également différent puisque ce sont les 15-45 qui sont les plus concernés avec une part importante d’asymptomatiques (environ 50%). Enfin, les conditions d’hospitalisations sont différentes et nos personnels soignants connaissent mieux le virus et sa prise en charge s’est améliorée.

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    JDF