Prévention

Des pesticides et perturbateurs endocriniens retrouvés dans l'eau des robinets

L'association Générations futures a initié une étude approfondie des douze millions d’analyses réalisées en laboratoire en 2019 et alerte sur la présence de “pesticides perturbateurs endocriniens, cancérigènes mutagènes et reprotoxiques” dans l'eau du robinet.

  • Par Anaïs Col
  • rclassenlayouts/iStock
  • 17 Jun 2020
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    En France, l’eau du robinet est l’un des aliments les plus contrôlés, affirme le gouvernement sur son site. Elle fait l’objet d’un suivi sanitaire permanent, destiné à en garantir la sécurité sanitaire”. Pourtant, une étude initiée par l'association Générations futures démontre que l'eau du robinet contient des traces de “pesticides perturbateurs endocriniens, cancérigènes mutagènes et reprotoxiques”.

    “Une exposition continue à des faibles doses de ces PE”

    L'association a mandaté un ingénieur spécialiste du traitement des données pour étudier les douze millions d’analyses réalisées en laboratoire en 2019 à partir de plus de 273 000 prélèvements. Les résultats de cette méta-analyse sont inquiétants : les résidus de pesticides retrouvés dans l'eau qui coule de notre robinet sont “majoritairement des perturbateurs endocriniens suspectés : 56.8% des quantifications de résidus de pesticides (et 49,2% des molécules)”. D'importantes quantités de cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR) ont également été détectées : “38,5% des quantifications de résidus de pesticides (et 25.4% des molécules)”.

    Au total les résidus de pesticides étant CMR et/ou PE suspectés représentent plus des 3/4 des quantifications de résidus de pesticides: 78,5% des quantifications de résidus de pesticides (et 56,8% des molécules)”, alerte Générations futures. 

    Etant donné le potentiel d’action à faible dose sur le long terme des perturbateurs endocriniens, Générations Futures considère ces données comme inquiétantes car elles attestent d’une exposition continue à des faibles doses de ces PE par l’eau de consommation, commente François Veillerette, président de l’association. Nous interpellons donc le gouvernement afin qu’une politique efficace de suppression rapides des plus nocifs et de réduction de l’usage des pesticides soit enfin appliquée après les échecs des premiers plans Ecophyto.”

    Le danger des perturbateurs endocriniens

    En 2017 déjà, l’UFC-Que Choisir alertait sur le fait que trois millions de Français ont accès à une eau polluée, notamment par les pesticides, les nitrates ou le plomb. Un constat dressé sur l'étude des réseaux de distribution des 36 600 communes de France, pour la totalité des 50 critères réglementaires. Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des substances chimiques étrangères à l’organisme qui agissent sur le système hormonal de nombreuses espèces, y compris celui des humains.

    Susceptibles d’avoir des effets indésirables sur la santé, ils peuvent également affecter la croissance, le développement du fœtus, le comportement, le sommeil, la circulation sanguine ou encore la fonction sexuelle et reproductive (notamment la qualité du sperme).

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    JDF