Médecine douce

Polyarthrite rhumatoïde : l’acupuncture réduirait le risque accru d’AVC

Les soins d’acupuncture permettent de prévenir les accidents vasculaires cérébraux chez les personnes souffrant de polyarthrite rhumatoïde, bien plus à risque que la moyenne, selon une étude.

  • Par Stanislas Deve
  • privetik / istock
  • 15 Fév 2024
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    Les patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde (PR), une maladie auto-immune qui se manifeste par un rhumatisme inflammatoire chronique et qui touche au moins 0,5 % des adultes, sont plus susceptibles que la moyenne de souffrir d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Mais cette double peine n’est pas nécessairement une fatalité : l’acupuncture, qui a déjà fait ses preuves pour gérer la douleur chronique et atténuer l’inflammation de l’organisme, pourrait bien aider à prévenir les risques, d’après une nouvelle étude.

    L’acupuncture réduit le risque d’AVC de 43 % chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde

    Pour arriver à leurs conclusions, publiées dans le British Medical Journal Open, les chercheurs se sont appuyés sur les dossiers médicaux d’une base de données de Taïwan incluant quelque 23.000 adultes diagnostiqués d’une PR entre 1997 et 2010. Parmi eux, plus de 12.000 ont été traités par acupuncture (manuelle, électrique ou les deux) en moyenne trois ans après leur diagnostic, effectuant au total une dizaine de séances environ. D’autres facteurs étaient également pris en compte, tels que l’âge et le sexe des patients, leurs antécédents médicaux (diabète, hypertension, anxiété, tabagisme...) ou encore leur consommation de médicaments contre la PR (anti-inflammatoires, statines...).

    Au cours de la période d’étude, 946 participants ont subi "un AVC ischémique (causé par un caillot sanguin dans le cerveau) associé à une inflammation systémique", sans surprise en majorité ceux avec un âge avancé et souffrant de problèmes de santé préexistants, comme une hypertension artérielle ou un diabète. Les résultats confirment en revanche les atouts de l’acupuncture : les patients qui en ont bénéficié avaient 43 % de risque en moins d’être frappés par un AVC – et ce, indépendamment de l’âge, du sexe, de la prise de médicaments ou des antécédents de santé.

    L’acupuncture réduit l’inflammation de l’organisme et donc le risque d’AVC ischémique

    "L'inflammation est un prédicteur cohérent et indépendant des maladies cardiovasculaires dans le cadre de la PR", expliquent les auteurs de la recherche dans un communiqué. Or, l'acupuncture permet de "réduire les niveaux de protéines pro-inflammatoires (cytokines) dans le corps, et ainsi de diminuer le risque de maladie cardiovasculaire, dont l’AVC ischémique". En outre, les soins d’acupuncture ont l’avantage de "réguler à la fois l'hypertension artérielle et les anomalies lipidiques [comme un cholestérol élevé], deux facteurs de risque d’AVC ischémique".

    Sans oublier les effets purement analgésiques de la médecine traditionnelle chinoise : "Si l'acupuncture soulage les douleurs articulaires du matin, les patients seraient plus enclins à faire davantage d’activité physique au quotidien, ce qui permet de prévenir naturellement le risque cardiovasculaire et d’AVC", concluent les chercheurs.

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    JDF