Activités physiques

Cancer : "L'activité physique est un élément important pour réduire les risques de rechute"

Les activités physiques, et en particulier le sport, ont largement leur place au cours d’un cancer. Démonstration avec le Dr Bruno Cutuli, oncologue et radiothérapeute.

  • Par le Dr Caroline Pombourcq
  • IURII KRASILNIKOV/iStock
  • 13 Fév 2024
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    Pourquoi docteur : En quoi le sport et l’activité physique en général sont-ils un réel bénéfice au cours de la prise en charge d’un cancer ? Et aussi après le traitement ?

    Dr Bruno Cutuli : Le sport et l’activité physique en particulier sont des éléments importants en prévention primaire des maladies chroniques, mais aussi en prévention tertiaire, c’est-à-dire quand la maladie est arrivée, pour réduire les risques de rechute et aussi améliorer la qualité de vie. 

    L’activité physique est reconnue au niveau mondial comme un élément de réduction du risque de survenue du cancer, notamment du sein, du colon, de la prostate, de l’utérus chez les femmes post-ménopause. Il existe un panel de bénéfices pour les femmes qui ont été traitées ou sont en traitement car cela améliore la qualité de vie et cela réduit les effets indésirables des traitements (chimiothérapie, traitement hormonal) dont la fatigue, les douleurs articulaires, les troubles de l’humeur, les bouffées de chaleur.

    Sport et cancer : "il faut une validation médicale"

    Quels sports sont conseillés ? Et à quel rythme ?

    Plus que sport il faut parler d’activité physique adaptée. L’activité doit être régulière, 3 à 4 heures par semaine réparties sur plusieurs jours. Mais il faut une validation médicale auparavant par le cancérologue, et éventuellement un cardiologue ou un rhumatologue.

    Il faut que ce soit ludique, non imposé, et il faut combiner idéalement une activité d’endurance (course, randonnée, vélo…) et des exercices de renforcement musculaires (gymnastique, exercices avec des haltères, flexions…) même de courte durée (5 à 10 minutes suffisent).

    Les sports peuvent êtres des arts martiaux (Taï-chi, Karaté adapté, Chi Gong…), des sports aquatiques (natation, aquagym…), le vélo d’appartement ou de randonnée, la marche, la gymnastique, le badminton, l’escrime, la boxe adaptée, mais aussi le Dragon Boat. [Pour ce dernier, le Dr Cutuli a d’ailleurs été l’initiateur en France, et plus particulièrement dans la ville de Reims en 2009, d’un équipage majoritairement constitué de femmes étant ou ayant été atteintes d’un cancer du sein (les Dragons Ladies), ndlr]

    Le sport est un "un merveilleux outil d’accompagnement"

    Et en plus du sport, quelle place pour les soins de support ?

    Les soins de support sont devenus très importants au fur et à mesure des années. Et petit à petit, on a tenu compte de la personne dans son ensemble, en prenant en compte également les effets secondaires des traitements. Des activités physiques se sont alors développées, mais aussi des ateliers d’art-thérapie, de méditation, de nutrition, de sophrologie… qui contribuent au bien-être pendant et après le traitement. Il ne faut en effet pas oublier le post-traitement qui est souvent un passage à vide et les soins de support à ce moment peuvent être utiles en relai de la phase thérapeutique.

    L’activité physique et le sport sont bénéfiques à tout âge. Et dans le cas du cancer, c’est un merveilleux outil d’accompagnement, d’amélioration des symptômes secondaires aux traitements et de l’image corporelle notamment quand la femme a eu une mastectomie. Et c’est aussi un soutien psychologie permettant de refaire du lien social. 

    Pour en savoir plus, et notamment sur la merveilleuse histoire des Dragon Ladies, c’est ici :

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    JDF