Etude sur 66 000 hommes

Cancer de la prostate : l'hormothérapie n'amélioration pas la survie

Le recours à la thérapie de privation hormonale n’a pas d’impact sur la survie des patients atteints d’un cancer de la prostate. A 15 ans, elle reste très bonne avec ou sans traitement.

  • Par Audrey Vaugrente
  • Eric Risberg/AP/SIPA
  • 15 Jul 2014
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    L'hormonothérapie n’améliore pas la survie dans le cancer de la prostate. C’est ce qu’établit une étude parue ce 14 juillet dans le JAMA Internal Medicine. A 15 ans, les chercheurs n’ont pas observé de bénéfice particulier des anti-androgènes par rapport aux patients qui n’en prennent pas.

     

    L’hormonothérapie à base d’anti-androgènes consiste à bloquer le fonctionnement de la testostérone. Cette hormone masculine est nécessaire à la croissance des cellules cancéreuses de la prostate. Des médicaments spécifiques, les analogues de la LHRH, permettent de bloquer l’action de ces hormones, mais elles ont de lourds effets secondaires. Un traitement d’anti-androgènes peut être administré « pour une certaine période de temps à un patient qui prend des analogues de la LHRH afin de réduire l’aggravation de ses symptômes et de la douleur causée par ces médicaments », signale l’Institut national du Cancer (INCa).

     

    Une absence d'effets déjà connue

    Dans le cadre de cette étude, les chercheurs ont évalué l’impact des anti-androgènes sur la survie à 15 ans de patients atteints d’un cancer de la prostate de stade T1 ou T2, qui ne s’est pas étendu au-delà de la prostate. Sur les 66 700 patients suivis pendant 9 ans, la présence ou non d’un tel traitement n’a pas eu d’impact sur la survie à 15 ans, par ailleurs très bonne (90,6 %).

     L’Association française d’urologie (AFU) ne recommande pas particulièrement les anti-androgènes dans le cas d’un cancer de la prostate de stade T1 ou T2 : ils ne démontrent « pas de bénéfice en termes de survie globale » et l’absence d’impact sur la survie est connue depuis longtemps. Quant aux cancers à haut risque, ils ne devraient pas être traités uniquement par hormonothérapie, a conclu le 3 juillet le Collège d'oncologie belge.

     

    Le Dr Grace Yu-Lao, principal auteur de cette étude, conclut que les médecins doivent faire preuve de prudence lorsqu’ils envisagent le recours à l’hormonothérapie anti-androgènes, en raison de ses nombreux effets secondaires potentiels, de l’impuissance au diabète en passant par l’ostéoporose. 

    L'hormonothérapie n'est certes pas bénéfique sur le plan de la survie. Mais ses vertus sur la qualité de vie des patients atteints de formes avancées du cancer sont, en revanche, inconstestées. Un tel traitement est souvent utilisé comme palliatif, pour à la fois soulager la douleur et maîtriser les symptômes de la maladie. 

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    JDF