Pneumologie

L’industrie du tabac propriétaire d’une firme pharmaceutique : l’unanimité des patients.

Des patients ont été interrogés sur leur opinion concernant le rachat d’une firme pharmaceutique produisant des sprays à visée respiratoires par l’industrie du tabac, en 2021. La population est unanimement choquée par ce procédé et prête à changer de traitement pour ne pas alimenter ces industriels. D’après un entretien avec Jésus GONZALEZ.

  • 06 Oct 2022
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    Une étude internationale  dont les résultats sont parus en septembre 2021, dans Thorax, a fait le point sur l’opinion de la population concernant le rachat d’un laboratoire produisant des inhalateurs à visée de traitement respiratoire par un fabricant de tabac, en 2021. Au total, 1196 sujets ont été interrogés par la Fondation BPCO. Tous étaient atteints d’une maladie respiratoire chronique. Les résultats de ce travail ont montré que 70% des sujets interrogés se sont déclarés dérangés par cet état de fait et 48% d’entre eux sont prêts à modifier leur traitement s’ils savent que celui-ci est produit par un laboratoire appartenant à un fabricant de tabac.

     

    Il faut maintenir le feu du désaccord

    Le professeur Jésus GONZALEZ, pneumologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, explique que, même si cet article est particulier dans sa méthodologie qui influence les réponses des patients  et  qui représente une enquête de très bas niveau et critiquable, il a le mérite de rappeler une énorme problématique qui est celle de l’achat d’un laboratoire pharmaceutique produisant des inhalateurs à visée respiratoire par un fabricant de tabac, en 2021. Il insiste sur le fait que le rachat par Philip Morris  de la société pharmaceutique respiratoire Vectura représente un réel problème et qu’il est nécessaire de maintenir le feu de la discorde et de l’incompréhension sur ce sujet. Jésus GONZALEZ estime, qu’au cours de ce travail, les réponses étaient « courues d’avance » mais néanmoins, la majorité des patients sont choqués et la moitié d’entre eux seraient prêts à changer d’inhalateur si celui-ci est produit par un laboratoire appartenant à l’industrie du tabac.

     

    Une prescription qui  alimente les marchands de tabac

    Jésus GONZALEZ souligne, qu’au cours de cette enquête internationale, les questionnaires ont été soumis aux patient en langue anglaise, allemande et espagnole et non en langue française. Pour lui, cela démontre, qu’en France,  la politique des maladies respiratoires n’est pas mise en avant. Malgré ces écueils, Jésus GONZALEZ rappelle que ce rachat a été quasiment passé sous silence, ce qui permet à cet article de revêtir une grande importance quant à la reconnaissance de cet acte  en tant que vraie problématique, sur le plan éthique. Il précise également  que plusieurs laboratoires ont un brevet en commun avec la société  Vectura et que seul le laboratoire GSK a exprimé sa volonté d’interrompre le versement de  dividendes  à cette société en 2025. Les autres laboratoires n’ont pas communiqué sur ce sujet. C’est pourquoi il est bon de rappeler qu’en prescrivant certains inhalateurs, nous alimentons les marchands de tabac…

    En conclusion, le rachat d’un laboratoire produisant des inhalateurs à visée respiratoire par un marchand de tabac est presque tombé dans l’oubli mais il est nécessaire de le ramener à la lumière en tenant compte de l’avis unanime des patients contre cette manière d’agir jugée immorale…

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    JDF