Onco-sein

Cancers du sein métastatiques RH+ HER2 - : résultats rassurants de l’abémaciclib

Présentés à l’ESMO 2022, les résultats (non définitifs) de l'analyse intermédiaire de la survie globale de l'étude MONARCH 3, testant l'adjonction de l’abémaciclib à un inhibiteur de l’aromatase en première ligne des cancers du sein métastatiques RH + HER2 -, sont statistiquement non significatifs mais avec une tendance numérique bien rassurante, confirmant très probablement le bénéfice, en attendant les données finales en 2023.

  • Viktoria Ruban/istock
  • 26 Sep 2022
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    Dans la course aux inhibiteurs de CDK4/6 en première ligne de traitement en phase métastatique des cancers du sein RH + HER2 -, 2 des 3 grandes études en lice ont déjà présenté leurs données en survie globale, toutes ayant démontré au préalable un bénéfice statistiquement significatif en survie sans progression avec une magnitude assez similaire.

    MONALEESA2 avec une survie globale médiane du ribociclib de 63,9 mois versus 51,4 mois pour le placebo (HR 0,76, p = 0,008), PALOMA2 avec des résultats bien plus décevants présenté à l'ASCO 2022 avec une survie globale médiane de 53,9 mois pour le palbociclib et 51,2 mois pour le placebo (HR 0,956, P = 0,338). Il ne manquait plus que l’actualisation des données de MONARCH3.

    Une confirmation du bénéfice en survie sans progression qui avait valu l’AMM.

    Présentés par M. Goetz à l’ESMO 2022, l’actualisation des données de l’étude MONARCH3, confirme d’une part le bénéfice connu en survie sans progression avec une diminution du risque de récidive grâce à l’abemaciclib de 48%, et une tendance rassurante des données intermédiaires de survie globale, bien que non statistiquement significatives, avec un gain de 12 mois en survie, et de plus de 16 mois en cas d’atteinte viscérale.

    Pour rappel l’étude MONARCH3, était proposée aux patientes ménopausées avec un cancer du sein RH+ HER2-, d’emblée métastatique ou localement avancé, ou avec un intervalle libre d’au moins 12 mois de la fin de l’hormonothérapie adjuvante, sans traitement préalable en phase métastatique. De Novembre 2014 à Novembre 2015, 328 patientes ont été randomisées dans le bras inhibiteur de l’aromatase et abémaciclib et 165 dans le bras inhibiteur d’aromatase et placebo.

    Les patientes étaient stratifiées selon le site métastatique (viscéral, os ou autre) et la nature de l’hormonothérapie antérieure. Le seul critère de jugement principal était la survie sans progression, dont les résultats qui avaient permis l’obtention de l’AMM retrouvaient une médiane de survie sans progression prolongée de 13.4 mois dans le bras abemaciclib.

    Des résultats intermédiaires statistiquement négatifs, mais avec un gain en survie de 12 mois.

    Avec un suivi médian de 70.2 mois, les résultats de la 2ème analyse intermédiaire, concernant la survie globale, retrouvent, dans la population en intention de traiter, une médiane de survie globale dans le bras abémaciclib de 67.1 mois vs 54.5 mois dans le bras placebo (HR 0,754
    IC95% [0,584-0,974], p=0.0301). A noter, que 31.5% des patientes du groupe contrôle ont reçu par la suite un inhibiteur de CDK4/6. D

    ans la sous-population des patientes avec une maladie viscérale, soit 53% de la population de l’étude, analyse prévue au préalable dans le protocole, la médiane de survie globale est respectivement de 65.1 mois vs 48.8 mois (HR 0.708, IC95% [0.508-0.985], p=0.0392). Enfin, l’actualisation des données en survie sans progression confirme le bénéfice connu à savoir une médiane de survie sans progression de 29 mois vs 14.8 mois respectivement (HR 0.518, IC95% [0.415-0.648], p=0.0001). Concernant la tolérance, aucun signal nouveau de toxicité, notamment à long terme n’a été rapporté.

    Statistiquement parlant ces résultats intermédiaires, bien que proches de ceux retrouvés dans l’étude MONALEESA2 (HR 0.76), sont négatifs. Pour autant étant donné le bénéfice numérique en survie globale de 12 mois dans la population générale, et de 16 mois en cas d’atteinte viscérale, nous attendons avec impatience, et plutôt rassurés, l’analyse finale probablement pour 2023.  

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    JDF