Onco-dermatologie

Mélanome localisé : la surveillance guidée par le patient en alternative

La mise en place d’une surveillance guidée par le patient, basée notamment sur l’auto-examen de la peau et le recours à la télémédecine, apparait comme une alternative fiable au suivi habituel par l’équipe médicale.  

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  • 27 Mai 2022
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    Après excision chirurgicale d’un mélanome localisé, une surveillance clinique est recommandée aux patients, selon un rythme qui varie grandement en fonction des ressources locales.

    Ces consultations répétées peuvent être une source de stress et de contraintes pour les patients vivant loin des structures médicales, et génèrent des coûts de santé qui s’accroissent avec l’augmentation de la prévalence de ce cancer cutané.

    Des patients bien formés

    D’où l’idée de développer un nouveau modèle de suivi, la surveillance étant menée par le patient lui-même. Lui et son entourage doivent être correctement formés à l’auto-examen de la peau, être capables d’utiliser les nouvelles technologies (applications pour smartphone, dermatoscope mobile...) pour prendre des photos des éventuelles lésions et les adresser le cas échéant au dermatologue.

    Une telle approche est aujourd’hui facilitée par l’expérience en télémédecine acquise par les soignants, notamment au cours de l’épidémie de COVID 19.  

    Un modèle testé dans une étude pilote

    Ce modèle, testé dans une étude pilote randomisée menée en Australie, TheMELanoma SELF surveillance (MEL-SELF), apparait comme une possible alternative au suivi classique en consultation, selon les résultats publiés dans le JAMA Dermatology.

    Cette étude a inclus 100 patients qui étaient suivis régulièrement en consultation après avoir été traités pour un mélanome localisé. Ils devaient posséder un téléphone portable, et avoir un partenaire capable de les aider pour l’auto-examen de la peau.  Ils ont été randomisés pour 6 mois de surveillance menée par le patient ou de suivi habituel par le médecin.

    Des diagnostics plus précoces

    Comparativement au suivi classique, la surveillance par le patient a été associée à une plus grande fréquence d’auto-examens de la peau (odd ratio = 3,5) et avec une plus grande minutie (odd ratio = 2,2). Cette approche n’a pas eu d’impact psychologique délétère, tel qu’une plus grande peur du cancer. Elle a conduit à plus de consultations, plus d’excisions cutanées et plus de diagnostic de nouveau mélanome.

    Les auteurs précisent qu’un nouveau mélanome ou une récidive ont ainsi été diagnostiqués chez 8 patients du groupe intervention, dont 5 avant la date de consultation de routine programmée, comparativement à 3 diagnostics  dans le bras suivi habituel (aucun avant une consultation programmée)

    Les résultats de cette étude pilote sont donc très encourageants, et ce nouveau modèle de suivi va donc être évalué à plus grande échelle, en prenant en compte des paramètres médico-socio-économiques.  

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    JDF