Pneumologie

COVID-19 : ses séquelles nuisent à la survie des patients atteints de cancer

La prévalence et l’impact des séquelles d'une infection COVID sur la survie des patients atteints de cancer et sur leur prise en charge sont encore mal connus et ont fait l’objet d’une étude rétrospective européenne multicentrique qui a permis de montrer que le COVID-19 a une influence négative sur la survie de ces patients.

  • 02 Déc 2021
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    Une étude européenne, dont les résultats sont parus en novembre 2021, dans le Lancet Oncology, a cherché à faire le point sur l’impact à long terme de l’infection par le SRAS-COV2 chez les patients atteints de cancer. Les patients inclus sont issus d’un registre européen, ayant un antécédent de cancer quel qu’il soit et une infection par SARS-COV2 documentée par un RT-PCR positif. Il s’agit d’une étude rétrospective multicentrique, les patients étant issus de 35 centres européens en Belgique, en France, en Allemagne, en Italie, au Royaume-Uni et en Espagne. Tous les patients inclus ont contracté une infection par le SARS-COV2 entre le 27 février 2020 et le 14 février 2021, et ont tous survécu à cette infection. La prévalence des séquelles de l’infection par SRAS-COV2 et leur impact sut la survie des patients atteints de cancer ont ensuite été évalués.

    Une cohorte européenne de survivants du COVID-19

    La cohorte européenne a regroupé, au total, 2634 patients et 1557 d’entre eux ont pu bénéficier d’une réévaluation clinique permettant de diagnostiquer formellement l’infection par COVID-19 et le cancer. Le suivi médian post-Covid a été de 128 jours. Environ 15% des sujets ont déclaré des séquelles respiratoires de l’infection par SARS-COv2, ainsi qu’une fatigue résiduelle prolongée. Ces séquelles ont été plus fréquemment rencontrées chez les sujets de sexe masculin, âgés d’au moins 65 ans et présentant au moins deux comorbidités. Las patients tabagiques étaient également plus fréquemment atteints de séquelles de leur infection par COVID-19. D’autre part, plus l’infection par SARS-COV2 a été sévère, et surtout lorsqu’elle a nécessité une hospitalisation prolongée, plus les séquelles étant présentes et importantes.

    Un impact significatif sur la survie des patients cancéreux

    L’infection par SARS-COV2 a été associée à un risque accru de décès de patients cancéreux dans un nombre significatifs de cas. Les facteurs d’ajustement étaient l’âge, le sexe, les comorbidités, les caractéristiques du cancer, son traitement et la sévérité de l’infection par SARS-COV2. L’étude avait inclus 466 patents cancéreux sous traitement systémique et, parmi eux, 70 ont dû interrompre leur traitement définitivement. D’autre part, 178 patients l’ont interrompu temporairement, mais avec un ajustement de la posologie après l’infection par SARS-COV2. Les patients qui ont dû interrompre totalement leur traitement ont eu un risque accru de décès, contrairement à ceux qui ont dû réaliser un ajustement posologique. L’infection par SRAS-COV2 nuit donc à la survie des patients cancéreux lorsque l’interruption totale du traitement est nécessaire. L’ajustement posologique est possible et permet la poursuite du traitement anti-cancéreux en toute sécurité.

     

    En conclusion, plus elle est sévère, plus l’infection par SRAS-COV2 provoque des séquelles ayant un impact sur la survie des patients cancéreux. Toutefois, lorsque la poursuite du traitement anti-cancéreux est possible, elle peut être réalisée en toute sécurité avec un ajustement posologique.

     

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    JDF