Pneumologie

Sevrage tabagique : une application smartphone utilisant la thérapie cognitivo-comportementale efficace

L’efficacité d'une application sur smartphone utilisant une approche thérapeutique d'acceptation et d'engagement pour l'arrêt du tabagisme a été démontrée par une étude randomisée. D’après un entretien avec Anne-Marie RUPPERT.

  • 19 Nov 2020
  • A A

    Une étude, dont les résultats sont parus en septembre 2020 dans le JAMA Internal Medicine, a comparé deux applications smartphones utilisées pour le sevrage tabagique. L’une est une application de contrôle qui utilise des stratégies d’évitement et la seconde est une application utilisant la thérapie cognitivo-comportementale. Il s’agit d’une étude américaine randomisée ayant inclus 1200 sujets dans chaque bras, fumant au moins 5 cigarettes par jour.

    Intérêt démontré des applications smarthpone dans le sevrage tabgique

    Le docteur Anne-Marie RUPPERT, pneumologue et tabacologue à l’hôpital Tenon à Paris, rappelle qu’il existe 460 applications développées pour le sevrage tabgique et que très peu ont obtenu une validation scientifique. Dans cette étude, le taux de sevrage obtenu est très élevé puisqu’il atteint le niveau des études pharmacologiques randomisées, dans leur version élevée. L’application de contrôle utilisant les stratégies d’évitement a obtenu 21% de sevrage versus 28% pour l’application utilisant les stratégies cognitivo-comportementales. Elisabeth RUPPERT signale cependant une limite à cette étude, puisque les 2 applications utilisent des traitements pharmacologiques mais les auteurs ne précisent pas lesquels.

    Une longueur d’avance pour l’utilisation de la thérapie cognitivo-comportementale

    Elisabeth RUPPERT n’est pas étonnée que la thérapie cognitvo-comportementale, qui permet de gérer et comprendre ses envies, soit une approche intéressante dans le sevrage tabagique ni qu’elle ait une supériorité sur l’outil numérique utilisant les stratégies d’évitement. En effet, les stratégies permettant d’éviter les situations à risque sont une solution sur le court terme mais peu efficaces sur le long terme, contrairement aux thérapies cognitivo-comportementales. Elisabeth RUPPERT relève églalement le taux de satisfaction important des utilisateurs de ces applications puisque 82% ont été satisfaits par l’application utilisant la thérapie cognitivo-comportementale et 77%  ont été satisfaits par l’autre application. Elle suggère qu’il peut être intéressant d’utiliser la stratégie d’évitement dans un premier temps puis gérer ses envies par la thérapie cognitivo-comportementale dans un second temps.

    En conclusion, il est intéressant de suivre le sevrage tabagique par un outil numérique associé à un traitement pharmacologique. Ce principe permet également de ne pas surcharger les consultations de tabacologie et de soulager les médecins traitants.

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.
    

    JDF