Pneumologie

BPCO : la transplantation pulmonaire apporte un bénéfice dans les formes les plus graves

Une amélioration de la survie après transplantation pulmonaire par rapport à un traitement médical avec réhabilitation a été montrée dans les cas de BPCO les plus sévères seulement, donc dans une population hyper-sélectionnée. D’après un entretien avec Olivier BRUGIERE.

  • 02 Jul 2020
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    Une étude, dont les résultats sont parus en mars 2020 dans l’European Respiratory Journal Open Resarch, a cherché à comparer le bénéfice de survie entre les patients emphysémateux ayant eu une transplantation pulmonaire et ceux ayant bénéficié d’une réhabilitation respiratoire. Cette étude réalisée à Baltimore a inclus la cohorte UNOS, composés de 4521 patients transplantés entre 2005 et 2016 et la cohorte NETT comportant 604 patients atteints de BPCO sévère et ayant bénéficié d’une réhabilitation respiratoire. Les critères utilisés sont le VEMS et le walking test de 6 minutes. Les résultats ont montré que la survie globale est augmentée à 5 ans chez les sujets transplantés.

     

    Une survie globale augmentée dans les cas les plus graves

    Le professeur Olivier BRUGIERE, pneumologue à l’hôpital Foch de Suresnes, rappelle que le bénéfice de la transplantation pulmonaire dans l’emphysème est plus difficile à démontrer que dans la fibrose ou la mucovsicidose, car le pronostic de l’emphysème est difficile à définir. Il souligne que cette étude est une belle démonstration du bénéfice de la transplantation dans les formes les plus graves. La survie à 5 ans est augmentée de manière significative mais pas à 2 ans, ce qui s’explique très bien par le fait que rentrer dans une indication de greffe implique un surcroit de mortalité dans l’année qui suit. Olivier BRUGIERE regrette cependant que les 2 critères pronostics de l’emphysème, que sont le score de dyspnée et le niveau de pression artérielle pulmonaire, n’aient pas été pris en compte.

     

    Quid de la qualité de vie

    Olivier BRUGIERE précise que l’évaluation des sujets de l’étude ne prend pas en compte la qualité de vie alors que c’est l’un des principaux bénéfices pour la survie des patients emphysémateux. Elle s’appuie sur une population particulière et hyper-sélectionnées de sujets emphysémateux, ayant eu une transplantation déjà ancienne, alors que la prise en charge s’est améliorée depuis en post opératoire et au long cours, avec une diminution de l’incidence de rejet chronique. De même, les sujets inclus dans le bras « médical » l’ont été entre 1998 et 2002, alors qu’aujourd’hui de nouvelles techniques ont modifié cette prise en charge.

     

    En conclusion, cette étude répond à une question sur de patients hyper-sélectionnés, avec des traitements déjà anciens et sans s’appuyer sur les critères de qualité de vie…

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    JDF