Pneumologie

CBNPC : intérêt significatif de l’entrectinib en cas de fusion ROS1 ou NTRK

L’efficacité et la tolérance de l'entrectinib dans le traitement des cancers bronchiques non à petites cellules avec fusion ROS1 ou fusion NTRK ont été prouvées, mais il n’y a pas de demande d’ATU en France. D’après un entretien avec Didier DEBIEUVRE.

  • 09 Avr 2020
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    Les résultats de deux études, l’une incluant des sujets atteints de CBNPC avec fusion NTRK et l’autre s des sujets atteins de CBNPC avec fusion ROS1, ont été publiés en février 2020 dans le Lancet Oncology. Ces études cherchaient à monter l’efficacité et la tolérance d’une nouvelle thérapie ciblée, l’entrectinib, sur les CBNPC avec drivers oncogéniques ROS1 et NTRK.

    Une excellente efficacité chez les sujets avec une fusion NTRK et des métastases cérébrales

    Le docteur Didier DEBIEUVRE, pneumologue au Centre Hospitalier de Mulhouse, souligne que sur les 54 patients inclus dans l’étude sur le CBNPC avec fusion NTRK, la réponse objective a été de 57 %, avec 7% de réponse complète, ce qui constitue un excellent taux de réponse. Les résultats obtenus avec le larotrectinib sont de 75% mais sur des sujets ayant moins de métastases cérébrales. L’efficacité de l’entectinib est donc excellente chez les sujets ayant des métastases cérébrales d’emblée. La tolérance a également été bonne, avec peu d’effets secondaires de grade 3. Didier DEBIEUVRE précise néanmoins que la fusion NTRK n’est pas systématiquement recherchée. Les tests immuno-histochimiques permettant de screener les patients doivent être secondairement confirmés, ce qui n’est pas toujours réalisé.

    D’aussi bons résultats en cas de fusion ROS1

    Didier DEBIEUVRE relève qu’un taux de 95% de réponse objective a été obtenu chez les 53 patients avec fusion ROS1 évalués, avec une durée médiane de réponse de 24,6 mois. L’évaluation de la tolérance a également obtenu de très bons résultats avec, encore une fois, peu d’effets secondaires de grade 3. Didier DEBIEUVRE regrette que ce traitement efficace et bien toléré, disponible aux USA, ne le soit pas en France, puisqu’il n’y a, à ce jour, pas de demande d’ATU.

    En conclusion, l’enterectinib constitue une nouvelle arme avec une nouvelle cible à laquelle il faut s’intéresser. Deux étapes restent à jouer : rechercher le fusion NTRK si le premier screening immuno-histochimique est positif et demander l’ATU en France….

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    JDF