Pneumologie

Asthme : intérêt du NO exhalé pour sécuriser la diminution des corticoïdes inhalés.

L’intérêt du NO exhalé dans la prise en charge de l'asthme chez l'adulte et chez l'enfant a été démontré pour sécuriser la diminution des corticoïdes inhalées en toute sécurité. D’après un entretien avec Laurent GUILLEMINAULT.

  • 26 Mar 2020
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    Deux études dont les résultats ont été publiés en mars 2020 dans l’European Respiratory Journal ont cherché à démonter l’intérêt de la mesure du NO exhalé chez les asthmatiques, dans l’objectif de diminuer les corticoïdes inhalés sans augmenter le risque d’exacerbation. La première étude réalisée chez l’adulte est une méta-analyse qui a inclus 7 études dont les données sources ont été analysées, ce qui représente 384 patients. La seconde étude, réalisée chez l’enfant, est une méta-analyse visant à déterminer s’il existe un groupe d’enfants qui profite de la mesure du NO exhalé en plus de sa symptomatologie pour guider le traitement inhalé.

     

    Une sécurité chez l’adulte

    Le docteur Laurent GUILLEMINAULT, pneumo-allergologue au Centre Hospitalier Universitaire de Toulouse, explique qu’il était nécessaire d’aller plus loin pour conclure que le NO exhalé est un bon outil pour monitorer les patients asthmatiques car les éléments restaient discordants. Il souligne que cette méta-analyse a permis de classer les mesures de NO exhalé en trois groupes : faible (NO exhalé inférieur à 20 ppb), intermédiaire (NO exhalé entre 20 et 50 ppb) et élevé (NO exhalé supérieur à 50 ppb). Les résultats ont montré que lorsque le NO exhalé est inférieur à 50, il n’y a pas de retentissement sur les exacerbations alors que lorsqu’il est supérieur à 50, le risque d’exacerbation augmente. La mesure du NO exhalé permet donc de réduire la corticothérapie inhalée en toute sécurité sans augmenter le risque d’exacerbation.

     

    Un monitorage par le NO exhalé utile chez certains enfants

    Laurent GUILLEMINAULT relève que la mesure du NO exhalé a également un intérêt chez l’enfant mais seulement dans le groupe d’enfants non traités par anti-leucotriènes. Il précise que l’explication physiopathologique n’est pas très claire mais que ce phénomène est probablement lié au fait que les anti-leucotriènes diminuent le taux de NO exhalé. D’autre part, le monitorage par la mesure du NO exhalé apporte aussi un avantage chez les enfants non obèses, probablement en raison du caractère moins éosinophile de l’asthme chez l’enfant obèse.

     

    En conclusion, chez l’ adulte la mesure du NO exhalé permet de sécuriser la diminution des corticoïdes inhalés. Les groupes d’enfants pouvant bénéficier d’un monitorage par NO exhalé sont mieux cernés. Il demeure, qu’aujourd’hui, il n’existe pas de tarification pour le dosage du NO exhalé et qu’il est encore, de ce fait, trop peu utilisé…

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    JDF