Pneumologie

CBNPC muté EGFR : deux mécanismes de résistance à l’osimertinib élucidés

Deux principaux mécanismes de résistance à l'osimertinib chez les patients mutés pour EGFR ont été décrits après l’administration en deuxième ligne et plus. S’y associe la confirmation de l’efficacité de l’osimertinib chez ces sujets. D’après un entretien avec Etienne Giroux-Leprieur.

  • 30 Jan 2020
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    Une étude française rétrospective multicentrique, dont les résultats sont parus en novembre 2019, dans Lung Cancer, a décrit les mécanismes de résistance à l’osimertinib chez les patients atteints de CBNPC mutés EGFR. Deux cent trente sujets, issus de 9 centres franciliens, ont été inclus et ont reçu de l’osimertinib en deuxième ligne ou plus. L’évaluation s’est étendue de 2015à 2018. Les mécanismes de résistances ont été étudiés sur des « re-biopsies » tissulaires et plasmatiques.

     

    Deux mécanismes de résistance principaux décrits

    Le professeur Etienne Giroux-Leprieur, pneumologue et oncologue thoracique à l’hôpital Ambroise Paré, explique qu’il est important de comprendre les mécanismes de résistance à l’osimetrtinib car il très peu de données sont disponibles actuellement. Il précise que le premier intérêt de ce travail est de confirmer, encore une fois, l’efficacité de l’osimertinib en terme de survie globale et sur les atteintes cérébrales. Le second intérêt est la description des deux mécanismes de résistance à partir de la plus  volumineuse cohorte publiée à ce jour avec 230 sujets  dont  150 progresseurs avec  une biopsie contributive dans 73 cas. Ainsi, l’acquisition d’une nouvelle mutation de résistance C797S est apparue dans 13% des cas et l’amplification génique MET dans 11% des cas, chez les progresseurs. Les transformations histologiques ne sont apparues que chez 5 patients.

     

    Etape suivante : confirmer ces résultats avec l’osimertinib en première ligne

    Eitenne Giroux-Leprieur précise que ces données étant rétrospectives, elles ne changent pas les pratiques actuelles. Il souligne également que 97% des sujets incus dans l’étude ont reçu de l’osimertinib en deuxième ligne et qu‘il serait intéressant de confirmer ces résultats chez des sujets traités par l’osimertinib en première ligne, en construisant des essais cliniques ciblant ces mécanismes de résistance avec de nouvelles molécules arrivant sur le marché. L’acquisition de données sur une association de ces médicaments avec l’osimetrtinib ou sur des stratégies séquentielles est nécessaire.

     

    En conclusion, cette étude confirme l’efficacité de l’osimertinib dans le CBNPC muté EGFR et sa faible résistance dont les deux principaux mécanismes sont désormais connus. En ciblant ces mécanismes, de bons espoirs d’améliorer encore la survie avec l’osimertinib sont possibles.

     

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    JDF