Pneumologie

Grossesse et maladies respiratoires : une mise au point très instructive.

Des opinions d’experts permettent de lever des doutes sur des situations complexes chez des femmes atteintes de maladies respiratoires et constituent une première marche sur leur impact sur la fertilité des femmes en âge de procréer et les risques pendant et après  la grossesse. D’après un entretien avec Yurdagül Uzunhan.

  • 05 Déc 2019
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    Une revue de la littérature dont les résultats sont parus en novembre 2019, dans l’European Respiratoire Journal, a réalisé un état des lieux sur la prise en charge des pathologies respiratoires chez les femmes enceintes ou en âge de procréer. Ce travail a été effectué par l’ERS en collaboration avec la Société Thoracique Australienne et  néo-zélandaise (TSANZ). Plusieurs disciplines étaient représentées: la pneumologie, l’obstétrique, la médecine générale et la pharmacologie.

     

    Une prise en considération des pathologies respiratoires chez le femme en âge de procréer.

    Le professeur Yurdagül Uzunhan, pneumologue à l’hôpital Avicenne de Bobigny,centre de référence des maladies pulmonaires rares de l’adulte, centre de compétence des maladies auto-immunes et systémiques rares, félicite cette belle initiative et  ce travail collaboratif qui s’intéresse aux particularités des pathologies respiratoires chez la femme et notamment sur les questions particulièrement sensibles de la procréation et de la grossesse. Elle insiste sur le profil particulier de ces patientes, rendant ce sujet préoccupant et ce travail plus qu’utile. Plusieurs aspects doivent être pris en compte: la fertilité, la grossesse et les prises en charges thérapeutiques. Ces interrogations sont d’autant plus légitimes à l’ère des biothérapies, qui occupent dorénavant une place de plus en plus palpable, indique Yurdagül Uzunhan. Elle rappelle également, qu’au cours de l’asthme, son contrôle permet une fertilité et une grossesse « normale ».

     

    Une première étape à suivre

    Yurdagül Uzunhan  souligne que ce travail a porté sur l’asthme, la BPCO et la dilatation des bronches (d'origine mucovscidosique ou non). Elle suppose que d’autres publications de ce type vont couvrir les pathologies non abordées ici, à savoir les pneumopathies interstitielles diffuses, notamment fibrosantes, l’HTAP ou encore les cancers pulmonaires qui touchent des femmes de plus en plus jeunes. Selon elle, l’un des points les plus importants n’est pas abordé, à savoir la détermination du niveau de risque qui doit contre-indiquer une grossesse, en pratique clinique. D’autres étapes avec l’intervention d’autres spécialistes sont encore nécessaires pour compléter ce travail descriptif.

     

    En conclusion, ce travail constitue un socle qui doit inciter à poursuivre des initiatives visant à mettre en place des recommandations pratiques pour mieux prendre en charge les femmes en âge de procréer, souffrant de maladies respiratoires. Encore beaucoup de travail ….

     

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    JDF