"Coup de Food sur le diabète" 

Fêtes de fin d’année : "On peut avoir un diabète et se faire plaisir sans culpabiliser"

L’arrivée des fêtes de Noël et du Nouvel An est l'occasion de voir comment concilier les plaisirs de la table et les impératifs de santé. Le concept "Coup de Food sur le diabète" propose une recette construite autour des attentes d'une patiente, des conseils d'un médecin et du talent d'un chef cuisinier.

 

  • 12 Décembre 2025
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    Les réveillons et repas de famille de Noël et du Jour de l’An, un casse-tête pour les patients atteints de diabète de type 2 ? "Oui !", répond Michèle, une septuagénaire atteinte de diabète de type 2 et qui participe à la veille de cette fin d’année à l'événement Sanofi "Coup de Food sur le Diabète" : "J’attends les fêtes avec appréhension, ce n’est pas toujours facile de respecter les règles nutritionnelles ou d’imposer une cuisine spéciale, j'espère que mon diabète ne va pas embêter tout le monde ».

    "Non !", réplique le Dr Thomas Demangeat, diabétologue et nutritionniste au CHU de Rouen avec un message rassurant : "On peut avoir un diabète et se faire plaisir sans culpabiliser !".

    Un plateau de desserts diabéto-compatible

    La preuve, il valide la proposition du chef cuisinier Jean-François Bury qui, dans le cadre de l’événement "Coup de Food sur le diabète" ose même concerner le dessert, souvent réputé comme un ennemi de l’équilibre glycémique : pour achever un réveillon ou un déjeuner de Noël ou du Jour de l’An, il a imaginé un plateau fait de petites gourmandises au chocolat, de moelleux de patates douces et de verrines de cheesecake aux agrumes.

    Sa technique pour rester dans une proposition diabéto-compatible : pour les gourmandises au chocolat, remplacer le sucre par du miel –"l’avantage du miel est d’avoir un fort pouvoir sucrant donc il n’est pas nécessaire d’en mettre trop pour obtenir l’effet attendu", souligne le Dr Thomas Demangeat- pour les moelleux de patates douces, le choix de ce légume riche en vitamines et en antioxydants répond à l’impératif de ne pas faire monter la glycémie et pour les verrines de cheesecake aux agrumes, utiliser des biscuits sans sucre dans la préparation. Pari gagné : "Moi qui ne suis pas particulièrement dessert, j’ai pu me régaler !", reconnait Michèle en soulignant qu’elle n’a pas eu l’impression de déguster du "sans sucre".

    Les facteurs alimentaires responsables de plus d’un tiers des cas de diabète de type 2

    Le diabète de type 2 touche plus de 4 millions de personnes en France et devrait concerner d'ici 20 ans 700 millions de personnes dans le monde. Un fléau dont les facteurs alimentaires sont responsables dans plus d'un tiers des cas.

    Des nombreux travaux scientifiques ont été menés concernant l'impact de la façon de se nourrir sur l'incidence du diabète de type 2 et les preuves de l'association positive entre certains aliments et nutriments et un risque de développer ce type de diabète ont été établies. Et les règles principales pour l’alimentation des patients souffrant d’un diabète de type 2 sont connues : réduire la consommation de produits gras ou sucrés et privilégier les aliments riches en fibres qui ralentissent l’absorption des sucres par le système digestif et facilitent le contrôle du taux de sucre dans le sang.

    Mais ces contraintes, pour le Dr Thomas Demangeat, ne doivent pas gâcher la fête. "Il faut d’abord interroger le patient pour l’amener à parler de la façon dont il perçoit cette période de la fin d’année qui est parfois difficile, lui laisser une porte ouverte, qu’il sache qu’il peut échanger avec son médecin s’il a besoin de conseils".

    Equilibre alimentaire, activité physique et contrôle de la glycémie

    Et le premier des conseils que ce diabétologue recommande de suivre c’est d’avoir, avant les fêtes, "un équilibre alimentaire, une activité physique adaptée, des habitudes de vie bien équilibrées pour que ces moments restent synonymes de plaisir et de partage". Et aussi, pendant ces festivités, maintenir un contrôle systématique de sa glycémie. "Notamment durant la nuit qui suit les repas surveiller une hypoglycémie qui serait alors difficile à vivre".

    Un feu vert donné aux diabétiques pour se laisser aller à des excès ? "Excès est pour moi un mot un peu inadapté, assure Le Dr Demangeat, il faut savoir se faire plaisir mais surtout récupérer très vite, après, un rythme équilibré et surtout éviter alors les sauts de repas ou les restrictions alimentaires qui entraînent forcément de la frustration qui est la porte ouverte aux troubles du comportement alimentaire".

     Retrouvez la vidéo du défi "Coup de Food"

    La charge glycémique plus proche de la réalité que l'index glycémique

    Mais l’essentiel reste selon ce médecin le respect d’une règle incontournable : privilégier pour les rendez-vous des fêtes le "fait maison" et faire participer le patient diabétique à l’élaboration des menus et à la préparation de ces repas. "On sait ainsi ce que l’on a dans son assiette et combien de sucre il y a dans les aliments choisis".

    Le Dr Demangeat souligne que, dans le choix des aliments, le principal critère doit être plutôt celui de la charge glycémique que l’index glycémique : "L’index glycémique définit la vitesse à laquelle les aliments font monter la glycémie alors que la charge glycémique prend en compte la quantité et la proportion de glucides, ce qui est plus proche de la réalité", explique-t-il en citant l’exemple de la pastèque dont l’index glycémique est très élevé mais qui, parce que cet aliment contient énormément d’eau, a une charge glycémique plus faible.

    Un maître mot pour l’entourage du patient diabétique : "la bienveillance !"

    Et puis, les fêtes de fin d’année étant l’occasion de réunions en famille ou entre amis, Thomas Demangeat rappelle l’importance du rôle de l’entourage des patients diabétiques. "Il joue un rôle majeur, il peut tout gâcher en mettant le diabète au cœur des discussions durant ces repas et il doit surtout éviter de culpabiliser le patient en lui laissant penser que ne pas se resservir serait synonyme de ne pas aimer un plat ou en racontant que des propositions gourmandes auraient été écartées à cause de la présence d’un diabétique ! Le maître mot pour l’entourage, c’est ‘la bienveillance’ !"

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