Addictologie
Syndrome d’hyperémèse cannabinoïde : un nouvel effet secondaire du cannabis
Caractérisé par des nausées et des vomissements fréquents et intenses, le syndrome d’hyperémèse cannabinoïde est un effet secondaire à ajouter selon l'OMS au sein des troubles liées à la consommation de cannabis.
- Jacob Wackerhausen/iStock
Pour la première fois, le syndrome d’hyperémèse cannabinoïde, un effet secondaire lié à la consommation de cannabis, se voit attribuer un code spécifique, selon le média Fox News.
En effet, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) l’a officiellement ajouté à son manuel diagnostique, car entre 2016 et 2020, les consultations aux urgences liées à ce trouble mystérieux ont augmenté d’environ 650 %. Cette mise à jour est entrée en vigueur le 1er octobre et est adoptée par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC).
Le syndrome d’hyperémèse cannabinoïde peut causer de graves complications
D’après la Cleveland Clinic, le syndrome d’hyperémèse cannabinoïde peut affecter les personnes consommant du cannabis de façon régulière. Il se manifeste par des épisodes de nausées, de vomissements et de douleurs abdominales après une consommation prolongée de cannabis (marijuana). "Les cannabinoïdes sont des composés présents dans la plante Cannabis sativa qui se fixent aux récepteurs cannabinoïdes du cerveau, de la moelle épinière, du tube digestif et d'autres tissus de l'organisme."
Ce trouble est bien plus qu'un simple effet secondaire de la consommation du cannabis. Il peut entraîner de graves complications de santé, telles que la déshydratation, une anomalie de la concentration des électrolytes dans le corps, une perte de poids, une pneumonie, une lésion de l'œsophage (comme le syndrome de Boerhaave ou de Mallory-Weiss), une faiblesse musculaire, des troubles du rythme cardiaque, selon le Cedars-Sinai Medical Center.
Cannabis : ce nouvel effet secondaire ajouté par l’OMS facilite le diagnostic
Jusqu'à présent, les médecins peinaient à diagnostiquer le syndrome d’hyperémèse cannabinoïde car ses symptômes ressemblent à ceux d'une intoxication alimentaire, d'une gastro-entérite, etc. Certains patients restent des mois, voire des années, sans diagnostic. D’après l’OMS, l’intégration du syndrome dans son manuel diagnostique permet aux médecins du monde entier d'identifier, de suivre et d'étudier ce trouble au lieu de la classer dans les catégories plus générales des vomissements ou des troubles gastro-intestinaux.
Pour soulager temporairement les symptômes, les patients font des bains et des douches chaudes de manière compulsive, souvent pendant des heures chaque jour. Dans un document, publié en 2020, des chercheurs des universités de Nantes et Tours ont indiqué qu’il n’existait aucune recommandation pour la prise en charge du syndrome d’hyperémèse cannabinoïde. "Le traitement est essentiellement symptomatique. Seul l’arrêt total de l’usage de cannabis est un moyen efficace pour prévenir la récidive des symptômes." La Cleveland Clinic précise qu’une hospitalisation peut être nécessaire en cas d'hyperémèse cannabinoïde sévère.











