Neurologie

SEP : valeur pronostique des chaines légères kappa dans le LCR pour prédire l’évolution

Un score pronostic basé sur les chaines légères k dans le LCR, le sexe et la répartition des lésions permettrait de distinguer les patients sans risque de progression

  • Liudmila Chernetska/istock
  • 18 Mar 2024
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    La synthèse intrathécale (présence de BOC) est un des éléments clés permettant de poser le diagnostic de SEP. A l‘heure actuelle, la technique de référence est encore l’iso-électrofocalisation (IEF) mais de nombreuses équipes ont recours à la mesure des chaines légères kappa (kFLC) dans le LCR.

    Cette technique, totalement automatisée permet un rendu plus fiable et plus rapide. Si le nombre de BOC est un facteur de risque d’évolution péjorative de la SEP, la présence de chaines légères k dans le LCR, n’a pas encore été évaluée.

    Une étude rétrospective stratifiée

    Les données de 82 patients ayant présenté un premier événement inflammatoire entre janvier 2018 et janvier 2021 ont été reprises. Ils ont été répartis en 3 groupes en fonction de la survenue de poussées, de la charge lésionnelle et de leur score EDSS après 24 mois de suivi : le groupe 1 sans progression, le groupe 2 avec une progression modérée et le groupe 3 avec une progression sérieuse.

    L’âge moyen des patients était de 41,6 ans (9-65), leur l’EDSS moyen de 1,7 (0-5,5). Il s’agissait de femmes dans 88%, 30 (37%) patients ont reçu un traitement d’efficacité modérée injectable, 17(8,5%) un traitement d’efficacité modérée PO et 3 (3,5%) un traitement de haute efficacité.

    Un score prédictif

    Il n’y avait de différences en termes d’âge ou de sexe ratio dans les 3 groupes. Il y avait significativement moins de BOC chez les patients du groupe 1 versus les groupes 2 et 3. Les concentrations de kFLC étaient significativement plus importantes dans les groupes 2 et 3 par rapport au groupe 1 (p=0,001). Malheureusement l’index kFLC ne permettait pas de différencier les 3 groupes.

    Les auteurs ont ensuite construit un score prédictif permettant d’identifier les patients sans progression. Ils devaient présenter soit une concentration faible de kFLC dans le LCR soit être de sexe masculin ou avoir des lésions supratentorielles uniquement. La sensibilité de ce score était de 91% avec une spécificité de 65%.

    Conclusion

    Cette étude est la première à proposer un score prédictif d’évolution chez les patients intégrant la concentration de kFLC dans le LCR. On regrettera que les résultats ne permettent ici que de distinguer les patients sans risque de progression. On notera enfin que la spécificité de ce dosage est ici inférieure à celle proposée par la recherche de BOC en IEF.

     

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    JDF