Pneumologie

Tuberculose de l’enfant : forte contribution des voyages

Face à un cas de tuberculose chez un enfant, né dans un pays à faible endémie, il faut absolument penser à interroger sur les voyages effectués dans les pays à forte endémie, qui pourraient être à l’origine de la contamination. Un travail de prévention à l’attention des voyageurs est nécessaire mais difficile et probablement très coûteux.

  • 08 Fév 2024
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    Une étude canadienne, dont les résultats sont parus en janvier 2024 dans l’European Respiratory Journal, a cherché à déterminer l’impact des voyages sur l’incidence de la tuberculose chez l’enfant. Les auteurs de ce travail, praticiens de l’hôpital pour enfants de Toronto, qui gère la majorité des cas de tuberculose pédiatrique de la province du Grand Toronto et d’une partie de l’Ontario, ont systématiquement recueilli les données détaillées sur les voyages et les migrations de ces enfants, depuis 2002, ainsi que leur lieu de naissance et celui de leurs parents. Ils ont ensuite évalué toutes ces données pour estimer le lien entre les voyages effectués par ces enfants et leur diagnostic de tuberculose.

     

    Un recueil de données systématique

    Les résultats de ces travaux ont montré que les mois au cous desquels les enfants partaient le plus souvent en voyage étaient les mois de juin, décembre, janvier et juillet. La majorité de ces voyages (90%), ont eu lieu dans le pays de naissance des parents, et deux tiers d’entre eux ont été effectués pendant ls périodes de vacances scolaires. Même si le but de ces voyages n’est pas détaillé, le sauteurs oint imaginé que ces enfants allaient visiter de la famille ou des amis. De plus, la probabilité que ces voyages soient effectués dans des zones endémiques de tuberculose était relativement forte. Les enfants atteints de tuberculose nés au Canda et ayant voyagé ont été diagnostiqués environ 1,2 ans après leur voyage, ce qui coïncide avec l’histoire naturelle de la tuberculose, puisque la moitié des sujets atteints développent la maladie dans les deux ans suivant l’infection. Il est donc fort probable que ces patient nés au Canada aient été infectés lors de leur voyage.

     

    La prévention liée aux voyages est difficile et coûteuse

    Les auteurs de cette étude estiment donc qu’un historique détaillé des voyages effectués par les enfants atteints de tuberculose, nés dans les pays à faible endémie devrait être effectué. Ils vont plus loin en imaginant que lorsque des bases de données de génotypage sont disponibles, il serait utile de comparer les souches entre les enfants nés dans ces pays et les autres souches. Ils soulignent que la prévention de la tuberculose liée aux voyages est difficile et coûteuse, et  passe par les conseils aux voyageurs, les tests de dépistage de la tuberculose avant le départ et au retour du voyage ainsi que la vaccination. Les auteurs insistent donc sur l’importance, pour les pays qui accueillent des populations originaires de pays endémiques de tuberculose, de prendre en compte les voyages et si possible d’anticiper la prévention afin de lutter plus efficacement contre la tuberculose.

     

    En conclusion, le rôle des voyages dans la contamination des enfants par la tuberculose est sous-estimé car souvent trop peu investigué. Il est indisponible d’interroger les parents sur les voyages effectués dans les 2 ans précédents. Un système de prévention avant le voyages serait intéressant mais laborieux…

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    JDF