Pneumologie

Biopsie pleurale : un guidage par scanner suffit

Les biopsies pleurales ne sont pas toujours concluantes pour diagnostiquer la malignité d’un épaississement pleural mais le Pet-Scan n’a pas montré de supériorité pour le guidage de ces biopsies : le scanner semblerait  suffisant pour guider les biopsies en cas de suspicion d'épaississement pleural malin.

  • 25 Jan 2024
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    Une étude anglaise, dont les résultats sont parus en décembre 2023 dans l’European Respiratory Journal, a cherché à évaluer la supériorité de la biopsie pleurale ciblée par pet-scan par rapport à la biopsie guidée sous scanner standard, face à un épaississement pleural suspect de malignité. Pour cela les auteurs ont réalisé l’essai TARGET, qui est un essai randomisé et multicentrique. Ils ont inclus 59 patients issus de 8 centres hospitaliers britanniques, entre septembre 2015 et septembre 2018, ayant déjà bénéficié d’une première biopsie qui s’est avérée non concluante, malgré une suspicion persistante de malignité. Un groupe de 29 patients a bénéficié d’une biopsie guidée par tomodensitométrie classique, suivie d’une biopsie ciblée  et un second groupe de 30 patients a eu une biopsie  ciblée par Pet-Scan.

     

    De l’importance d’avoir une biopsie concluante

    En cas de suspicion de malignité devant un épaississement pleural, la biopsie reste l’examen de choix pour obtenir un diagnostic de certitude. Toutefois, celle-ci revient parfois négative alors que la suspicion de malignité est renforcée par l’anamnèse et la symptomatologie clinique. Le guidage de la biopsie parait donc indispensable pour éliminer au maximum les faux négatifs, notamment après une première biopsie non concluante. Le guidage sous scanner est une technique solide de même que le ciblage par pet-Scan. Toutefois, le coût et les difficultés d’accessibilité du pet-scan doivent pousser à évaluer sa supériorité ou non, par rapport au scanner standard.

     

    Pas de supériorité du Pet-SCAN

    Les résultats de ce travail ont montré qu’il y a eu  à peu près autant de tumeurs malignes identifiées correctement dans les deux groupes de patients, avec une sensibilité de 79% dans le groupe ayant eu une biopsie sous scanner standard et versus une sensibilité de 81% dans le groupe ayant  bénéficié d’une biopsie ciblée par pet-scan. Il n’apparait donc aucune supériorité à la réalisation d’une biopsie ciblée par pet-scan chez les patients ayant déjà eu une première biopsie négative, avec suspicion de malignité. La biopsie guidée sous scanner standard est suffisante, ce qui est une bonne nouvelle car elle est moins coûteuse et plus facilement accessible.

     

    En conclusion, face à une forte suspicion de malignité en cas d’épaississement pleural avec une première biopsie négative, la biopsie guidée par scanner standard est suffisante pour éliminer les faux-négatifs, malheureusement relativement fréquents, sans avoir besoin d’aller plus loin dans la technique de la biopsie.

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    JDF