Diabétologie

Diabète de type 1 de l’enfant : une prévention serait possible par des antiviraux

Une étude suggère qu'un traitement par des antiviraux pourrait préserver la fonction résiduelle des cellules bêta chez les enfants nouvellement diagnostiqués avec un diabète de type 1.

  • burcu saritas/istock
  • 04 Oct 2023
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    Des études ont montré une forte corrélation entre certaines infections virales, comme les entérovirus, et le développement du diabète de type 1 chez les personnes ayant une prédisposition génétique. L’infection serait responsable d’une maladie auto-immune qui dégraderait les cellules des îlots de Langerhans. Une équipe de chercheurs de l’université d'Oslo et ses partenaires de laboratoire ont détecté une infection à entérovirus de bas grade dans les îlots pancréatiques de patients souffrant d'un DT1 nouvellement diagnostiqué.

    Une nouvelle étude, présentée lors du congrès annuel de l’European Association for the Study of Diabetes (EASD) à Hambourg, en Allemagne, et publiée dans la revue Nature Medicine, montre que, chez les enfants qui viennent de recevoir un diagnostic de diabète de type 1 (DT1), un traitement par des antiviraux pourrait contribuer à préserver la fonction résiduelle des cellules bêta du pancréas. L'étude est affiliée au consortium INNODIA.

    Un essai randomisé en double aveugle

    L'objectif de cette étude était de déterminer l'effet d'un traitement antiviral avec la combinaison de pléconaril et de ribavirine sur la fonction des cellules bêta chez les enfants et les adolescents dès l'apparition du DT1. Dans cet essai de phase II, contrôlé versus placebo, en double aveugle et en groupes parallèles, 96 enfants (6-15 ans) ont été randomisés pour recevoir un traitement antiviral oral (pléconaril et ribavirine) (n=47) ou un placebo (n=49) pendant 6 mois, commencé moins de 3 semaines après le diagnostic de DT1 (début de l'étude).

    Le critère d'évaluation principal était la production résiduelle d'insuline endogène à 12 mois, mesurée par l'aire sous la courbe de la concentration en fonction du temps (AUC) du taux de peptide C en réponse à un test de tolérance aux repas mélangés de 2 heures (MMTT).

    Une moindre réduction du peptide C à 12 mois

    Après 12 mois, l'AUC du peptide C est significativement plus élevée dans le groupe antiviral que dans le groupe placebo. Le taux a diminué de 24 % dans le groupe placebo et de 11 % seulement dans le groupe traité. Les données montrent que 86% des participants du groupe de traitement et 67% du groupe placebo ont un C-peptide maximal > 0,2 pmol/mL (p=0,04) à 12 mois. Des niveaux supérieurs à ce seuil signifient une production résiduelle d'insuline qui est importante, car elle permet de traiter plus facilement le patient avec de l'insuline. Il a également été démontré que le traitement antiviral réduirait les complications à long terme du diabète.

    Il n'y a pas eu de différences significatives concernant l'hémoglobine glyquée (HbA1c), l'albumine glyquée, la dose d'insuline, les événements hypoglycémiques sévères ou les événements indésirables à 12 mois. Le traitement est sûr et aucun événement indésirable grave n'est survenu.

    Une étude « proof of concept »

    Les auteurs ont déclaré : « Parmi les enfants souffrant de diabète de type 1 nouvellement diagnostiqué, un cours traitement de 26 semaines avec deux antiviraux a partiellement préservé la sécrétion de peptide C stimulée à 12 mois après le diagnostic et une proportion plus élevée de participants avec une sécrétion de peptide C préservée cliniquement pertinente que le placebo ».

    « Ces résultats justifient la recherche de médicaments antiviraux optimaux à utiliser seuls ou dans le cadre de traitements combinés, pour sauver les cellules bêta productrices d'insuline au moment du diagnostic du diabète de type 1. D'autres études devraient être menées à un stade plus précoce de la maladie afin d'évaluer si un traitement antiviral pourrait retarder la progression des lésions des cellules bêta menant au diabète de type 1 clinique. Cette étude confirme qu'une infection virale persistante de bas grade est un mécanisme sous-jacent de la maladie et que le diabète de type 1 pourrait être prévenu par le développement de nouveaux vaccins ».

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    JDF