Autisme
Topiramate et grossesse : des troubles du spectre autistique avec cet antiépileptique
Le topiramate est un autre antiépileptique qui pourrait augmenter le risque de troubles du spectre autistique chez l'enfant s'il est pris par une femme pendant sa grossesse.
- Prostock-Studio/iStock
Une augmentation du risque de troubles neuro-développementaux du spectre autistique chez l’enfant : voilà ce que provoquerait le topiramate, un médicament utilisé pour traiter l'épilepsie ou la migraine.
C'est ce qui ressort d'une étude menée dans plusieurs pays scandinaves et publiée dans le JAMA Neurology.
Troubles autistiques
En effet, d’après cette large étude épidémiologique, au moment de la grossesse, le Topiramate multiplie par plus de deux et demi (2,77) le risque de troubles autistiques chez l'enfant et par quasiment trois et demi (3,47) le risque de déficience intellectuelle par rapport à une grossesse d’une mère épileptique sans exposition aux antiépileptiques.
L'ANSM demande donc aux médecins de ne pas prescrire de topiramate à des femmes enceintes atteintes d'épilepsie ou souffrant de migraines, mais également aux femmes qui ont un projet de grossesse, car il y a aussi un impact sur la conception.
Le topiramate "peut diminuer l'efficacité des pilules œstroprogestatif", explique le docteur Philippe Vella, directeur médical à l'ANSM. "Le médecin peut maintenir la pilule, mais il faudra sans doute avoir recours à une autre méthode contraceptive en plus, par exemple une méthode barrière."
4,5 millions
L’étude se base sur des données collectées entre 1996 et 2017 en Suède, Norvège, Finlande, Danemark, et Islande, soit un suivi sur un total de près de 4,5 millions de mère-enfant.
Elle inclut 24 825 enfants exposés in utero à au moins un médicament antiépileptique et suivis en moyenne jusqu'à leur 8ème année.
Médicament tératogène
Le Topiramate est un médicament tératogène, c’est-à-dire connu pour exposer en cas de grossesse à un risque élevé de malformations majeures (multiplié par 3) dont des fentes labiales et palatines, des atteintes des organes génitaux (hypospadias) et une diminution de la taille de la tête et du cerveau (microcéphalies) rappelle l’ANSM. Il présente également un risque augmenté de petit poids à la naissance du nouveau-né.
Concernant les femmes traitées pour une épilepsie, l'ANSM invite à la prudence et à ne pas arrêter le traitement sans en avoir parlé à son médecin : “Un arrêt brutal du traitement peut conduire à la recrudescence des crises, ce qui pourrait avoir de graves conséquences pour vous et votre enfant”











