Psychiatrie

Grossesse : la dépression moins sensible aux traitements

Les traitements antidépresseurs seraient moins efficaces chez les femmes enceintes souffrant de dépression ou d’anxiété. 

  • g-stockstudio/istock
  • 06 Mars 2022
  • A A

    20% des femmes seraient touchées par la dépression et l’anxiété périnatales, c’est-à-dire au cours de la période située entre la vingt-huitième semaine de grossesse, soit six mois environ, et le septième jour de vie après la naissance, selon une étude publiée dans la revue Psychiatric Research and Clinical Practice.

    D’après les scientifiques, les traitements antidépresseurs n’amélioreraient pas les symptômes psychologiques de ces futures mamans. Un constat aussi vrai pour les mères quand elles sont dans la période post-partum, soit de l’accouchement jusqu’à environ six semaines après : pour elles non plus, les traitements ne seraient pas efficaces. 

    Surveiller ces femmes pour adapter le traitement

    "Il s’agit de la première étude à démontrer que de nombreuses femmes signalent des symptômes de dépression et d'anxiété pendant la grossesse et la période post-partum, bien qu’elles prennent un traitement antidépresseur", assure Katherine Wisner, l’un des auteurs de l’étude.

    Ces femmes doivent donc être surveillées en permanence pendant la grossesse et la période post-partum, pour que leurs médecins puissent adapter le traitement afin d’atténuer leurs symptômes". 

    50% des femmes ont des symptômes dépressifs légers

    Dans le détail, pendant la grossesse, 18% des femmes avaient des symptômes dépressifs minimes, 50% légers et 32% cliniquement probants. "Les facteurs psychologiques et psychosociaux changent rapidement tout au long de la grossesse, Catherine Stika, autre auteur de cette étude.

    De fréquents dépistages permettront au médecin d'adapter le type et/ou l'intensité du suivi jusqu'à ce que les symptômes s'améliorent". Un problème inquiétant pour la femme enceinte mais aussi le bébé car, selon les auteurs, ceux dont la mère a ce type de symptômes auraient un risque plus important d’être atteints d'un trouble neurodéveloppemental.

    Migraines, IMC élevé, troubles thyroïdien…

    Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont étudié les données de 88 femmes enceintes. Toutes les quatre semaines et jusqu’à quatorze semaines après l’accouchement, leur état de santé psychique était évalué.

    Ainsi, les scientifiques ont aussi pu observer que les futures mamans qui prenaient un certain type de traitement antidépresseur  - appelé  inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine - présentaient des signes de mauvaise santé physique comme un indice de masse corporelle (IMC) élevé, des migraines, des troubles thyroïdiens ou encore de l'asthme.

    Néanmoins, ils n’établissent pas de lien de causalité entre ces facteurs. Enfin, les auteurs notent aussi que les femmes enceintes qui ont eu des antécédents de troubles de l'alimentation étaient plus à risque de souffrir de dépression.

    Pour pouvoir accéder à cette page, vous devez vous connecter.