Onco-sein
Cancer du sein métastatique RH + : comment débuter l'évérolimus ?
Chez les patientes avec un cancer du sein métastatique surexprimant les récepteurs hormonaux, en association avec l'exémestane, l’introduction d'un traitement par évérolimus à doses progressivement croissantes permet de significativement diminuer le risque de mucite grave.
- ENRIQUE MICAELO SANCHEZ/istock
L'association exémestane-évérolimus est une des options thérapeutiques en 2ème ligne de traitement après inhibiteur de CDK 4/6 chez les patientes avec un cancer du sein métastatique surexprimant les récepteurs hormonaux. Le principal frein à ce traitement est la fréquence des mucites, souvent sévères, très handicapantes pour les patientes et responsable d'une forte proportion d'arrêt traitement.
Dans cette étude de phase II randomisée, présentée à l’ESMO 2021, Dr Loibl et al. ont montré le bénéfice en terme de tolérance d'une escalade progressive de dose de l'évérolimus à l'initiation du traitement sur les mucites, sans signal de perte d'activité.
Une diminution du taux de mucite
Dans cette étude, 960 patientes sont randomisées entre une escalade de dose hebdomadaire de l'évérolimus débutant à 2,5 mg/jour puis 5 mg/jour, 7,5 mg/jour et 10 mg/jour contre traitement d'emblée par évérolimus 10 mg/jour (dose standard), en association à l'exémestane.
On retrouve une diminution de l'incidence des mucites de grade II ou plus pendant les 12 premières semaines de traitement dans le groupe escalade de dose (28,8% versus 46,1%, p = 0,039). Cette amélioration reste significative en prenant en compte divers cofacteurs (l'âge, l'état général, l'indice de masse corporelle ou le nombre de traitements préalables).
Pas de différence significative de bénéfice clinique
Le bénéfice clinique n'est pas statistiquement différent entre les deux groupes (30,5% versus 44,7%, p = 0,139).
Dans le groupe escalade de dose, le nombre de patients ayant arrêté le traitement pour toxicité est également inférieur (6,3% versus 15,8%, p = 0,073).
Manque de recul pour un nouveau standard ?
Ces résultats suggèrent la faisabilité du schéma d'escalade de dose. Les données sur l’efficacité du traitement sont plutôt rassurantes également mais ne sont pas suffisantes pour conclure à l'absence de perte d'efficacité avec le nouveau schéma.
Cette stratégie devra être discutée au cas par cas pour le moment, en attendant une éventuelle étude dédiée à l’efficacité de ces 2 stratégies.











