Onco-sein
Cancer du sein métastatique RH + : fulvestrant ou létrozole ?
Chez les patientes avec un cancer du sein métastatique surexprimant les récepteurs hormonaux, l'association palbociclib et fulvestrant ne permet pas d'améliorer la survie sans progression ni la survie globale par rapport à l'association palbociclib et létrozole.
- Fahroni/istock
L'hormonothérapie par fulvestrant s'est montrée légèrement supérieure aux inhibiteurs de l'aromatase standard lorsqu'ils sont utilisés en monothérapie. Ils ont également tous les deux montré une grande efficacité en étant associé aux inhibiteurs de CDK4/6. Cependant, ils n'ont jamais été comparés une fois associés à ces inhibiteurs de cycline.
Dans cette étude de phase II randomisée publiée dans le JAMA Oncology, Llombart-Cussac et al. n'ont pas pu mettre en évidence de bénéfice à l'association fulvestrant-palbociclib comparé au traitement de référence par létrozole-palbociclib.
Pas de différence d'efficacité
Dans cette étude, 486 femmes sont traitées. Les femmes ménopausées ont pu être incluses. Avec un suivi médian de 32 mois, la médiane de survie sans progression est de 27,9 mois (IC95% = [24,2 - 33,1] mois) dans le groupe fulvestrant et palbociclib contre 32,8 mois (IC à 95% = [25,8 - 35,9] mois) dans le groupe létrozole et palbociclib (HR = 1,13, IC à 95% = [0,89-1,45], p = 0,32). Il ne semble pas y avoir de sous-groupe profitant particulièrement d'un des traitements.
Il n’existe pas non plus de bénéfice en taux de réponse (46,5% versus 50,2%, p = 0,41), en terme de durée de réponse (médiane à 34 mois versus 30,2 mois) ou en terme de survie globale (données non mature, survie globale estimée à trois ans à 79,4% versus 77,1%, HR = 1, IC à 95% = [0,68-1,48], p = 0,99).
Pas de bénéfice en toxicité
Le taux d’événement indésirable de grade III ou IV est comparable dans les deux groupes, de 80,9% dans le groupe fulvestrant et palbociclib contre 78,5% dans le groupe létrozole et palbociclib. Le taux de neutropénie fébrile, d'embolie pulmonaire de pneumopathie de grade III est comparable dans les deux groupes.
Il y a eu un peu plus d'arrêt de traitement dans le groupe fulvestrant et palbociclib (5,3% vs 2,1%).
Pas de modification des pratiques
Devant ces résultats, malgré l'efficacité du traitement, il n'existe pas de bénéfice à ce jour à prescrire un traitement par fulvestrant associé un inhibiteur de cycline, ici le palbociclib, dans cette situation.
Des études dédiées à certaines sous populations semblent nécessaires pour trouver une place au fulvestrant.











