Oncologie
Cancer de l'ovaire : toujours pas d'immunothérapie
Pour les patientes avec un cancer de l'ovaire de stade III ou IV, l'ajout d'une immunothérapie par avélumab à la chimiothérapie standard en première ligne de traitement ne permet pas d'améliorer la survie sans progression.
- magicmine/istock
Malgré des traitements chirurgicaux lourds et un taux de réponse élevé à la chimiothérapie, la majorité des patientes avec un cancer de l'ovaire avancé vont rechuter dans les premières années. L’immunothérapie par anticorps anti-PD1 ou PDL1 a permis d'améliorer le pronostic de nombreux cancers, en particulier en association avec la chimiothérapie cytotoxique, mais tarde à trouver sa place dans le cancer de l'ovaire.
Dans l’essai de phase III JAVELIN Ovarian 100 publié dans The Lancet, Dr Monk et Al n'ont pas montré d’amélioration de la survie sans progression avec l'avélumab, un anticorps anti-PDL1, qu’il soit utilisé en association avec la chimiothérapie ou en maintenance après la chimiothérapie par rapport à l'utilisation de la chimiothérapie seule.
Pas d'amélioration de la survie sans progression
Dans cette étude, 998 patientes avec un cancer de l'ovaire de stade III ou IV ayant bénéficié d'une chirurgie de cytoréduction ou étant candidate à un traitement néoadjuvant sont randomisées pour recevoir une association de carboplatine paclitaxel seul, avec de l'avélumab associée pendant la chimiothérapie puis en maintenance ou avec de l'avélumab seulement en maintenance. La chimiothérapie repose sur 6 cycles de carboplatine paclitaxel. L’avélumab est administré à 10 mg/kg toutes les 3 semaines avec la chimiothérapie puis à 10 mg/kg toutes les 2 semaines pendant la phase de maintenance.
À l'analyse intermédiaire prévue, la médiane de survie sans progression n'est pas atteinte dans le groupe chimiothérapie seule, de 18,1 mois dans le groupe avélumab pendant la chimiothérapie puis en maintenance et de 16,8 mois dans le groupe avélumab en maintenance. En comparaison avec le groupe chimiothérapie seul, le hazard ratio est de 1,14 (IC 95% = [0,83-1,56], p=0,79) pour le groupe avélumab pendant la chimiothérapie puis en maintenance et 1,43 (IC 95%=[1,05-1,95], p=0,99) pour le groupe de maintenance par avélumab.
La survie globale n'est pas mature pour l'analyse.
Encore un échec de l'immunothérapie
Les effets secondaires de grade 3 à 5 sont survenus chez 14% des patients le groupe chimiothérapie seul, 28% dans le groupe avélumab en un temps que la chimiothérapie et 22% dans le groupe avélumab maintenance. La majorité de ces effets secondaires sont dus à l'hématotoxicité.
Ces résultats ne suggèrent aucun bénéfice de l'avélumab en association avec la chimiothérapie pour le cancer de l'ovaire. Il s'agit d'un nouvel échec de l'immunothérapie dans cette pathologie. En raison de ces résultats, l'étude a été stoppée après cette analyse intermédiaire pour futilité.











