Onco-sein
Cancer du sein localisé BRCA : les inhibiteurs de PARP en adjuvant
Pour les patientes avec un cancer du sein localisé à haut risque de récidive et ayant une mutation germinale de BRCA 1 ou 2, un traitement de 1 an par olaparib après les autres traitements adjuvants permet d'améliorer la survie sans maladie.
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Les patientes ayant une mutation de BRCA 1 ou 2 ont un risque majoré de développer des cancers du sein et de l'ovaire. L'olaparib, un inhibiteur de PARP, a déjà démontré son efficacité après chimiothérapie dans les cancers de l'ovaire et en monothérapie pour les cancers du sein métastatique avec mutation de BRCA.
Dans l'étude de phase III OlympiA publiée dans le New England Journal of Medicine, Pr Tutt et Al ont montré une amélioration de la survie sans maladie après traitement adjuvant par olaparib versus placebo.
Des patients à haut risque
1836 patients ont pu être randomisés pour recevoir 1 an d’olaparib ou un placebo. Pouvait être incluses les patientes avec un cancer du sein triple négatif traité par chimiothérapie adjuvante présentant un envahissement ganglionnaire ou une tumeur au moins T2, un cancer du sein triple négatif traité par chimiothérapie néoadjuvante sans réponse complète histologique, un cancer du sein RH + HER2 - traité par chimiothérapie adjuvante avec au moins quatre ganglions envahis ou par chimiothérapie néoadjuvante sans réponse histologique complète. L’utilisation des sels de platine était autorisée. Les patients avec un cancer du sein triple négatif ne pouvait pas avoir reçu de capécitabine en adjuvant après une chimiothérapie néoadjuvante.
Dans cette analyse intermédiaire prévu dans le protocole, la survie sans maladie à 3 ans est de 85,9% dans le groupe olaparib versus 77,1% dans le groupe placebo (HR =0,58, IC 99,5% = [0,41-0,82], p<0,001). La survie sans récidive à distance à 3 ans est également améliorée dans le groupe olaparib (97,5% versus 80,4%, HR =0,57, IC 99,5% = [0,39-0,83], p<0,001). Il existe une tendance à l'amélioration du nombre de décès qui est non significative pour le moment pour le moment (dans cette analyse intermédiaire, le seuil de significativité avait été fixé à une valeur de p < 0,01).
Un nouveau standard ?
Les effets secondaires de grade III ou plus sous olaparib les plus fréquents sont l'anémie (8,7%), la neutropénie (4,8%), la leucopénie (3%), l’asthénie (1,8%) et la lymphopénie (1,2%). Le recours à des transfusions sanguines a été nécessaire pour 5,8% des patients sous olaparib (dont 70% n'ont besoin que d'une seule transfusion) et 0,9% sous placebo. Les autres effets secondaires fréquents étaient essentiellement des troubles digestifs avec les nausées, vomissements et diarrhées.
Cette étude va probablement changer les pratiques dans le cadre du traitement adjuvant des patientes avec un cancer du sein BRCA muté. Cela va demander une réorganisation de l'accessibilité aux consultation d'oncogénétique qui vont devoir être beaucoup plus fréquentes. À noter également que le bénéfice semblait moins net dans les analyses en sous-groupes pour les patients avec un cancer du sein RH + et les patients ayant reçu une chimiothérapie à base de platine.











