Onco-dermatologie

Mélanomes avancés : toxicité acceptable des combinaisons de traitement

Dans les mélanomes avancés BRAF mutées ou sauvage progressant ou devenant résistant au traitement systémique, l’association d’un anti-PD1 à un inhibiteur BRAF et/ou un inhibiteur de MEK apparait comme une option thérapeutique de dernier recours acceptable en termes de toxicité.

 

  • Istock/IvelinRadkov
  • 28 Juin 2021
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    Malgré des progrès significatifs sur la survie, la prise en charge des mélanomes avancés se heurte au problème des progressions sous traitement par inhibiteur de check-point immunitaire et des résistances aux thérapies ciblées.

    Ceci a conduit à évaluer les bénéfices de combinaisons de traitement, associant un anti-PD1 et un anti-BRAF ou un anti-MEK dans les tumeurs BRAF mutées ou BRAF sauvage. Une stratégie de dernier recours, dont la tolérance en vie réelle apparait acceptable, selon une étude française, dont les résultats sont publiés dans Cancers.

    Double ou triple combinaison thérapeutique

    Cette étude, réalisée à partir des données de la cohorte prospective multicentrique Melbase, a inclus 59 patients avec un mélanome de stade IV,  qui ne pouvaient participer à un essai clinique. La moitié des patients avaient des métastases dans au moins 3 sites, dont la moitié des métastases cérébrales.

    Trente pour cent ont reçu la triple combinaison thérapeutique, 34% un anti-PD1 et un inhibiteur de BRAF et 36% un anti-PD1 et un inhibiteur de MEK. Dans trois-quarts des cas, ce traitement de sauvetage a été initié en raison d’une progression malgré un traitement systémique antérieur. La durée médiane de suivi a été de 5 mois et celle du traitement combiné de 2 mois.

    12 % d’événements indésirables de grade 3 ou 4

    Au total, au moins un effet indésirable a été rapporté chez 56% des patients: 61% de ceux ayant reçu la triple combinaison, 45% de ceux traités par un anti-PD1 et un inhibiteur de BRAF et 62% de ceux sous anti PD-1 et inhibiteur de MEK.

    Des événements indésirables de grade 3-4 sont survenus chez 12% des patients (7 cas), dont 4 de ceux sous triple combinaison et 3 avec l’association anti-PD1 et anti-MEK. Quelques 10% des patients ont dû être hospitalisés en raison d’une toxicité liée au traitement, mais aucun décès imputable au traitement n’a été rapporté. Le traitement a été interrompu dans 14% des cas et suspendu temporairement dans 10 % des cas.  

    Des résultats aussi sur le contrôle de la maladie 

    Cette étude, principalement dédiée à l’évaluation de la sécurité d’utilisation de ces combinaisons de traitement, rapporte un taux de réponse objective de 12% chez les patients ayant une tumeur BRAF mutée, avec un taux de contrôle de la maladie dans 52% des cas et une médiane de survie de sans progression de 2,5 mois. Dans le sous-groupe de patients ayant une tumeur BRAF sauvage traités par anti-PD1 et anti-MEK, le taux de réponse a été de 11% et le taux de contrôle de la maladie de 83%, avec une médiane de survie sans progression de 7,1 mois.

    L’association d’un anti-PD1, d’un inhibiteur BRAF et/ou d’un inhibiteur de MEK est ainsi une option thérapeutique de secours acceptable chez ces patients ne pouvant bénéficier d’autres stratégies de traitement.

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