Gastro-entérologie
Cancer colorectal : une bonne hygiène de vie prévient comme le dépistage
Une bonne hygiène de vie permet de réduire le risque de cancer colo-rectal, indépendamment du dépistage par coloscopie, chez les hommes comme chez les femmes, rapporte une étude américaine. L’association de ces deux types de mesures accroit encore le bénéfice, en particulier pour les cancers proximaux.
- Mohammed Nizamudeen/istock
L’adoption d’une bonne hygiène de vie et le dépistage sont les deux grands axes de la prévention du cancer colorectal (CCR). Mais ces deux approches prises isolément sont-elles équivalentes et quel est l’impact de leur association ?
Une étude, dont les résultats sont publiés dans Plos Medicine, s’est penchée sur cette question en évaluant tous les deux ans et pendant une durée moyenne de 26 ans le mode de vie et le statut coloscopique de deux cohortes : 75 873 femmes de la Nurses’ Health Study (1988 à 2014) et 42 875 hommes de la Health Professionals Follow-up Study (1988 à 2014), âgés en moyenne de 54 ans au début du suivi. Les auteurs ont développé un score de mode de vie sain en se basant sur l’indice de masse corporelle, le tabagisme, l’activité physique, la consommation d’alcool et le type d’alimentation.
De 32 à 61% des cancers prévenus
Durant les 26 années de suivi, quelques 2,836 nouveaux cancers colorectaux et 1013 décès liés à ces cancers ont été rapportés. De façon intéressante, un mode de vie sain est associé à une moindre incidence du CCR que les personnes aient ou non bénéficié par ailleurs d’un dépistage du CCR par coloscopie.
La fraction des CCR potentiellement prévenus par le dépistage seul a été estimée à 32% (IC à 95% 31 à 33%), proportion qui s’élèverait à 61% (IC à 95% 42 à 75%) lorsque le dépistage est associé à une bonne hygiène de vie.
Très net dans pour les localisations proximales
L’association de ces deux mesures de prévention est particulièrement efficace pour prévenir les CCR proximaux, considérés comme moins bien dépistés par la coloscopie : la proportion du risque attribuable passe de 15% pour la coloscopie seule à 51% lorsqu’elle est associée à une bonne hygiène de vie. Pour les CCR distaux, ces chiffres sont respectivement de 47% et de 75% pour les tumeurs TNM 1 et 2.
Au total, la mortalité par CCR serait réduite de 34% par la coloscopie seule et de 55% lorsqu’elle est associée à une bonne hygiène de vie. Même si cette étude comporte quelques biais - notamment le fait qu’elle porte exclusivement sur des professionnels de santé n’appartenant pas aux minorités ethniques - elle suggère fortement les bénéfices d’un mode de vie sain, au-delà de ceux du seul dépistage par coloscopie, dans la prévention de la morbi-mortalité liée aux CCR, y compris proximaux.











