Diabétologie
DT2 : l'incidence des complications reste élevée
Alors que la prévalence de l’albuminurie a nettement baissé en 30 ans chez les diabétiques de type 2 aux Etats-Unis et malgré un meilleur contrôle de la glycémie, de l’hypercholestérolémie et de la pression artérielle, la prévalence des complications micro et macrovasculaires a peu évolué.
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Le dépistage du diabète de type 2 a progressé, sa prise en charge s’est améliorée, ce qui devrait s’accompagner d’une baisse des complications.
Les résultats d’une étude épidémiologique menée aux Etats-Unis, publiés dans Diabetes Care sont donc décevants. Ce travail a inclus 1486 sujets de la cohorte de la National Health and Nutrition Examination Survey, dont le DT2 avait été diagnostiqué depuis moins de deux ans, sur deux périodes : 1988-1994 et 1998-2018.
Des facteurs de risque mieux pris en charge
Entre 1988 et 2018, il y a eu une nette amélioration dans le traitement du diabète et le contrôle des facteurs de risque cardiovasculaire associés (pression artérielle, hypercholestérolémie). La prévalence de l’albuminurie (rapport albumine/créatinine ≥ 30 mg/g) a connu une nette diminution, puisqu’elle est passée de 38,9 % à 18,7 % (p<0,001) entre les deux périodes étudiées.
Mais il n’y a pas eu de diminution de la prévalence des fonctions rénales altérées (définies par une DFG <60 mL/mn/1,73 m2), qui est passé de 7,5 % à 9,9 % (p=0,3), ni de celle des rétinopathies (13,2% vs 12,1%, p=0,86)) ou des complications cardiovasculaires rapportées par les patients (19 % vs 16,5%, p=0,64).
Maladie rénale chronique et rétinopathie dans 1/4 des cas
Au total, les taux de complications restent élevés : sur les 2 périodes étudiées, 26% des sujets avaient une maladie rénale chronique, 24% une neuropathie périphérique avec des lésions distales des membres inférieurs, 12 % une rétinopathie et 17% des antécédents de maladie cardiovasculaire.
Les auteurs précisent que les complications étaient plus fréquentes au moment du diagnostic chez les sujets plus âgés, ceux avec un faible niveau d’éducation et/ou de faibles revenus et chez les personnes obèses.
Un dépistage ciblé des populations à risque et une prise en charge thérapeutique plus agressive pourraient permettre de progresser, estiment les auteurs de cette étude.











