Gériatrie
Vieillissement accéléré : le rôle délétère des maladies mentales
Avoir été, ou être atteint, d'un trouble psychiatrique pourrait accélérer le vieillissement de plusieurs années selon l'étude d'une cohorte suivie de la naissance à l'âge de 45 ans.
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Les personnes atteintes de troubles mentaux auraient une espérance de vie réduite de 10 à 20 ans par rapport à la population générale. Cet écart serait notamment dû au risque accru de développer une maladie physique liée à l'âge dont le principal facteur serait le processus de vieillissement lui-même.
Mais il n'est pas établi s'il existe un lien entre le vieillissement accéléré qui précède ces maladies et les troubles mentaux. C'est ce que des chercheurs néo-zélandais ont étudié et mis en évidence dans une étude publiée dans le JAMA.
Un vieillissement accéléré de 5 ans en cas de trouble mental
Les participants ayant des antécédents de troubles mentaux vieilliraient plus rapidement à la quarantaine, avec une moyenne de 5,3 années supplémentaires de vieillissement biologique. Le vieillissement accéléré touchait à la fois les fonctions sensorielles, motrices et cognitives. Après ajustement sur la mauvaise santé dans l'enfance, l'IMC, le tabagisme, la prise de médicaments antipsychotiques et la présence de maladies chroniques, l'association reste statistiquement significative.
Pour arriver à ces résultats les chercheurs ont étudié, 938 dossiers de patients issus de la cohorte de Dunedin où des personnes sont suivies depuis la naissance jusqu’à l'âge de 45 ans. La présence de troubles mentaux a été évaluée régulièrement par entretiens individuels entre les âges de 18 à 45 ans, et recouvrait 14 troubles définis par le DSM. Le vieillissement accéléré, analysant les systèmes moteurs, sensoriels et cognitifs, a été mesuré à 45 ans par des tests de laboratoires, des tests physiques et des auto-évaluations.
Des résultats similaires pour les différents types de troubles mentaux
L'ensemble des troubles mentaux étudiés a été répartis dans trois catégories : troubles d’extériorisation (déficit de l'attention, hyperactivité, addictions), troubles d'intériorisation (dépression, anxiété généralisée, troubles alimentaires, et stress post traumatique) et troubles de la pensée (manie, schizophrénie et troubles obsessionnels compulsifs).
Tous ces troubles sont associés de manière similaire aux signes de vieillissement accéléré. Cela indique que les liens ne sont pas spécifiques à une famille de troubles mais généralisables à l'ensemble de ceux-ci.
La psychiatrie comme outil de prévention des maladies chroniques liées à l'âge ?
Dans l'ensemble, les résultats semblent soutenir l'hypothèse selon laquelle des antécédents de troubles mentaux contribuent à une détérioration cumulative, progressive et graduelle, des systèmes organiques, détérioration qui sous-tend le vieillissement biologique.
Ainsi, si d'autres études peuvent prouver l'association causale entre ces événements, « la prévention et la prise en charge des troubles mentaux pourraient être une cible de santé publique particulièrement puissante pour réduire le fardeau des maladies liées à l'âge » soulignent les chercheurs











