Infectiologie

Vaccin anti-Covid : 1ères données sur la réduction de la transmission du virus

Pour la première fois, une étude montre qu’un vaccin contre le SARS-CoV-2 peut réduire la transmission du virus. Un concept qui devrait s’étendre aux autres vaccins et ouvrirait la voie à une immunité collective.

  • Nastco/istock
  • 03 Février 2021
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    Le vaccin d'AstraZeneca, un vaccin à ADN codant pour la protéine Spike qui est transporté par un vecteur viral, a déjà démontré qu'il permet une réduction des contaminations et des hospitalisations.

    Dans un préprint du Lancet, les chercheurs d'Oxford et d'AstraZeneca montrent à travers une analyse complémentaire de l’étude princeps, que ce vaccin à ADN pourrait réduire le risque de transmission du coronavirus de près de deux tiers, d’une personne vaccinée à une personne non-vaccinée.

    Réduction des 2/3 des transmissions

    Les chercheurs ont mesuré l'impact de la vaccination par le vaccin AstraZeneca sur la transmission du SARS-CoV-2 en effectuant des prélèvements avec analyse PCR chaque semaine chez les participants de l’étude princeps. Il s’agissait de détecter des signes d’une infection et de rechercher la présence du virus en PCR : si le virus n'est pas présent dans le nasopharynx, même si la personne vaccinée a été en contact avec le virus, celui-ci ne peut pas se propager.

    Et les chercheurs ont constaté une réduction de 67% des écouvillons PCR-positifs parmi les personnes vaccinées.

    Des résultats à valider

    Dans cette étude, les chercheurs font état d'une analyse des données incluant les informations de suivi de l'essai princeps jusqu'au 7 décembre 2020, qui comprend 201 autres cas de Covid-19 symptomatiques (332 cas sur 131 signalés dans les rapports précédents).

    D’autres scientifiques qui ont examiné ces informations préliminaires modèrent l’enthousiasme et demandent une analyse plus approfondie des données avant de pouvoir formuler des conclusions solides. Il faut respecter les procédures mais c’est très encourageant.

    Une stratégie d’immunité collective est théoriquement possible

    Ces résultats encourageants viennent appuyer la stratégie de vaccination du plus grand nombre possible personnes, en commençant par les plus à risque. Se pose néanmoins la question de la vaccination prioritaire également de tous les personnels soignants, qui semblent pouvoir être des vecteurs de transmission, ainsi que les personnels en contact avec le public et les professeurs dans les écoles, les lycées et les universités.

    Ces résultats éclaircissent l’horizon économique et ouvrent également la voie à un passeport vaccinal des personnes vaccinées pour une reprise plus précoce des voyages et des affaires. Les chercheurs vérifient maintenant si ces résultats s’appliquent aux nouveaux variants.

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