Cardiologie
Anticoagulation dans la FA : ce qui disent les recommandations européennes
Les recommandations actualisées en 2020 de la Société européenne de cardiologie sur la prise en charge de la fibrillation atriale mettent en avant le score CHA2DS2-VASc pour évaluer le risque thrombo-embolique des patients, dont découle l’indication d’une anticoagulation.
- magicmine/istock
Dans la version actualisée en 2020 des recommandations européennes sur la prise en charge de la fibrillation atriale, le groupe d’experts propose une stratégie basée sur l’acronyme ABC (Atrial fibrillation Better Care). L’étape de la lettre A comme « Anticoagulation/avoid stroke », vise à définir les patients devant bénéficier d’un traitement anticoagulant en fonction des données des scores de risque thromboembolique et hémorragique.
D’abord évaluer le risque thromboembolique
La première étape consiste à évaluer le risque thromboembolique grâce au score CHA2DS2-VASc. Ce score tient compte de la présence d’une insuffisance cardiaque (C), d’une HTA (H), d’un âge ≥ 75 ans (A), d’un diabète de type 2 (D), d’un antécédent d’AVC ou AIT (S), d’une atteinte artérielle (V), d’un âge compris entre 65 et 74 ans et du sexe.
- Un score de 0 chez l’homme et de 1 chez la femme permet d’identifier les patients à faible risque, chez lesquels une anticoagulation n’est pas recommandée.
- Un score CHA2DS2-VASc ≥ 1 chez l’homme et ≥ 2 chez la femme doit faire considérer une anticoagulation, en prenant en compte le risque hémorragique.
- Enfin un score CHA2DS2-VASc ≥ 2 chez l’homme et ≥ 3 chez la femme fait recommander un traitement anticoagulant.
Tenir compte du risque hémorragique
Le risque hémorragique peut être évalué par le score HAS-BLED qui tient compte de différents paramètres : PAS ≥ 160 mm Hg (H), dysfonction rénale ou hépatique (A), antécédent d’AVC ischémique ou hémorragique (S), antécédent d’hémorragie ou prédisposition (B), labilité des INR chez les sujets sous AVK (L), âge > 65 ans ou fragilité extrême (L), prise d’anti-agrégants plaquettaires ou d’AINS et/ou consommation excessive d’alcool (D).
Le risque est évolutif, notamment avec l’âge et les facteurs de risque hémorragique modifiables et les experts rappellent ainsi qu’il doit être régulièrement réévalué.
Lorsque l’indication d’une anticoagulation est retenue, et en l’absence de contre-indication, le choix en première intention se tourne préférentiellement vers un anticoagulant oral direct.











