Diabétologie
Diabète de type 2 : l’arrivée des insulines basales hebdomadaires
Chez des patients diabétiques de type 2, mal contrôlés sous traitement oral seul, une injection hebdomadaire d’une insuline basale permettrait un aussi bon contrôle de la glycémie sans trop majorer le risque d’hypoglycémies.
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Réduire le nombre d’injections d’insuline pour améliorer l’observance thérapeutique des diabétiques de type 2 (DT2) nécessitant une insulinothérapie basale…. Un concept séduisant, dont la faisabilité semble confirmée par une étude de phase 2, dont les résultats sont publiés dans le NEJM. Reste à déterminer quels sont les patients qui pourraient réellement en bénéficier.
Baisses comparables de l’HbA1c
Ce travail a porté sur 247 patients DT2 dont la glycémie n’était pas contrôlée par la metformine seule ou associée à un inhibiteur de la DPP-4 et qui n’avaient jamais été traités par insuline au long cours auparavant. Ils ont été randomisés en double aveugle pour recevoir une insuline basale selon un schéma classique (une injection quotidienne d’insuline glargine U100) ou une injection hebdomadaire d’une insuline basale de longue demi-vie (insuline icodec).
Après un suivi de 26 semaines, les taux d’HbA1c (critère principal d’évaluation) avaient été abaissés de façon similaire dans les deux bras de traitement : réduction de 8,09% à 6,69% en moyenne dans le groupe icodec, comparativement à une baisse de 7,96% à 6,87% dans le bras insuline glargine.
La proportion de patients en dessous du seuil de 7% d’HbA1c était de 72% vs 68 % (OR 1,20, IC 95 % 0,98-2,13). Respectivement 49% et 39 % avaient une HbA1c de 6,5 % ou moins (OR 1,47, IC 95 % 0,85-2,52).
Peu d’hypoglycémies modérées
Les hypoglycémies légères ont été plus fréquentes en cas d’injections hebdomadaires (53,6% vs 37,7%), soit un taux d’événement estimé à respectivement 5,09 vs 2,11/ patient et par an. Cet excès d’hypoglycémies légères pourrait être expliqué par le protocole de titration, indiquent les auteurs de l’étude.
Les épisodes modérés ou cliniquement significatifs d’hypoglycémie ont été peu fréquents dans les deux groupes de patients : incidence de respectivement 16% et 9,8%, soit un taux d’événements estimé à 0,53 et 0,46/patient-année.
Les auteurs de ce travail rapportent également une amélioration du temps passé dans la cible glycémique avec l’insuline icodec, estimé à 78 mn par jour, et une dose totale d’insuline hebdomadaire plus faible dans le bras icodec, sans impact sur l’évolution du poids, mais la comparaison s’est faite contre une vieille insuline basale, la glargine U100 qui ne couvre pas complètement le nycthémère (demi-vie de 12,5 heures).
Définir la population cible
Des résultats encourageants donc, même si le profil des patients inclus dans cet essai n’est peut-être pas le plus représentatif de la population de diabétiques de type 2, soulignent, dans l’éditorial qui accompagne cette publication, Peter Gottlieb et Aaron Michels.
Ils estiment que des essais doivent être menés afin de définir les sujets les plus à même de bénéficier de ce nouveau traitement potentiel et comment ajuster au mieux cette insuline en cas d’activité physique intermittente. De plus, avec la longue demi-vie de l’icodec, une dose de charge doit être réalisée pour obtenir une efficacité rapide de cette insuline hebdomadaire et elle reste à préciser. Une comparaison avec une insuline basale de dernière génération, glargine U300 ou degludec, couvrant complètement le nycthémère serait sans doute également plus pertinente.











