Neurologie
AVC ischémique : l'excès de calcium intracellulaire pourraity jouer un rôle aggravant
Un excès de calcium intracellulaire dans les cellules de la microglie entraînerait une inflammation qui pourrait aggraver les lésions des accidents vasculaires cérébraux ischémiques.
- Tunatura/iStock
Au cours d'un accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique, les lésions ischémiques cérébrales déclenchent de multiples réponses pathologiques dans le tissu cérébral, notamment des vagues de dépolarisations dans le cortex cérébral (vagues de dépolarisation corticale [CSD]). Il a récemment été démontré que les cellules de la microglie jouent un rôle important dans la propagation des CSD.
Dans un modèle animal, l'imagerie in vivo révèle une activité périodique du calcium dans la microglie pendant la phase hyperactive de l'accident ischémique cérébral. Cette activité est plus fréquente pendant les 6 premières heures après l'occlusion, mais les amplitudes des vagues de calcium deviennent plus importantes ultérieurement. Cette découverte faite par des chercheurs américains de la faculté de médecine de l'université de Virginie offre aux médecins une nouvelle approche pour réduire les risques d'aggravation des AVC chez les malades. Les résultats des travaux ont été publiés le 9 novembre dans la revue Stroke.
Des vagues de calcium
Les cellules immunitaires, appelées microglies, sont inondées d'ondes de calcium à la suite des accidents vasculaires cérébraux ischémiques, causés par une perturbation du flux sanguin vers le cerveau. “Ces ondes de calcium déclenchent une inflammation dommageable qui peut aggraver les effets de l'AVC”, poursuit Petr Tvrdik, auteur de l’étude. Bloquer ces ondes de calcium pourrait aider à contrôler l'inflammation nocive et offrir aux médecins un moyen de réduire les conséquences de l'AVC ischémique. “Cette publication culmine à plusieurs années de recherche sur cet aspect jusqu'alors méconnu de la pathologie de l'AVC”, a estimé Petr Tvrdik.
Depuis plusieurs années, il est avéré que le manque de flux sanguin vers le cerveau pendant les AVC ischémiques provoque des vagues d'activité cérébrale anormale, appelées dépolarisations à propagation corticale (CSD). Ces vagues sont nocives et peuvent conduire à des lésions cérébrales supplémentaires. En travaillant sur des souris, les scientifiques ont découvert que les accidents vasculaires cérébraux ischémiques déclenchent des vagues de calcium qui traversent les cellules immunitaires microglies. Cette surcharge en calcium “déclenche les CSD de façon récurrente et progressive”, ont observé les chercheurs.
Un médicament déjà prometteur
Les chercheurs sont allés plus loin et ont utilisé un médicament visant à réduire les ondes de calcium. Les résultats ont montré, chez des murins, une réduction de ces ondes de 25%. Cela donne l'espoir qu'une approche similaire pourrait être utilisée pour réduire les effets nocifs des ondes de calcium chez les patients victimes d'un AVC, “bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires”, ajoutent-ils.
Les cellules de la microglie participent donc aux lésions cérébrales ischémiques par des mécanismes jusqu'alors non détectés, ce qui pourrait ouvrir de nouvelles voies thérapeutiques.











