Rhumatologie

Polyarthrites rhumatoïdes : 2 maladies différentes selon le statut auto-anticorps

Ces dernières années, les polyarthrites rhumatoïdes qui n’ont pas d’auto-anticorps n’ont pas bénéficié de la même amélioration du pronostic sous traitement que celles qui ont des auto-anticorps.

  • polyarthrite/istock
  • 24 Novembre 2020
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    Si le pronostic de la polyarthrite rhumatoïde (PR) s'améliore globalement ces dernières années, les résultats à long terme ne s'amélioreraient que chez les malades qui ont des auto-anticorps de la PR, selon une analyse de cohorte prospective publiée dans PLOS Medicine.

    Ces résultats viennent s'ajouter à un ensemble croissant d’éléments qui tendent à montrer que les PR avec et sans auto-anticorps sont deux maladies inflammatoires avec des caractère pathogéniques distincts.

    La cohorte de Leiden

    Les chercheurs ont suivi, pendant 14 ans, 1 285 PR précoces inclues dans la cohorte de Leiden : celles-ci ont été suivies cliniquement et biologiquement chaque année. Au total, 823 patients avaient une PR avec auto-anticorps positifs et 462 patients une PR avec auto-anticorps négatifs à l’inclusion.

    Dans les deux groupes, l'activité de la maladie a diminué de manière significative au fil du temps et les taux de rémission sans traitement ont augmenté parallèlement à la mise en place de la stratégie Treatment-to-Target, qui est devenue la norme entre 2006 et 2010. Ce phénomène a été observé nettement chez les patients atteints de PR avec autoanticorps, mais moins nettement chez les PR autoanticorps négatives. Parallèlement, les taux de mortalité et de handicap fonctionnel à long terme ont diminué presque uniquement chez les PR auto-anticorps positifs.

    Deux maladies distinctes

    La déconnexion entre l'amélioration de l'activité de la maladie et l'amélioration des résultats à long terme dans les PR sans autoanticorps suggère que la pathogénie sous-jacente de ce type de PR diffèrerait de celle des PR avec autoanticorps.

    Les auteurs suggèrent qu'il serait peut-être temps de subdiviser formellement la maladie rhumatoïde entre, d’une part les PR de « type 1 », c’est-à-dire avec autoanticorps, et d’autre part les PR de « type 2 », sans autoanticorps. L’objectif est que cela conduise à un traitement différencié entre la PR avec autoanticorps positifs et la PR avec autoanticorps négatifs.

    Au cours des dix dernières années, la recherche sur la polyarthrite rhumatoïde et le développement de nouveaux traitements se sont largement concentrés sur les PR avec autoanticorps positifs. Selon les auteurs de cette étude, il est urgent de développer la recherche sur la PR autoanticorps-négative afin d'identifier des méthodes permettant d'améliorer également leurs résultats à long terme.

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