Cardiologie
Insuffisance cardiaque : l’efficacité de la supplémentation en fer
Chez les insuffisants cardiaques qui ont une carence en fer après un épisode d'insuffisance cardiaque aiguë, la supplémentation en fer par voie intraveineuse réduit le risque d'hospitalisation.
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Une carence en fer serait retrouvée chez environ 50% des personnes souffrant d'insuffisance cardiaque chronique, et encore plus dans les insuffisances cardiaques aiguës. Parallèlement, les patients insuffisants cardiaques qui ont une carence en fer auraient plus de risque d’évènements cardiaques de mauvais pronostic.
D’après l’étude AFFIRM-AHF, présentée en Late-breaking au congrès annuel de l'American Heart Association, l’AHA 2020, les patients hospitalisés pour une insuffisance cardiaque aiguë et souffrant d'une carence en fer ont statistiquement moins de risques de retourner à l'hôpital si on leur administre une supplémentation du fer par voie intraveineuse.
Réduction des réhospitalisations
L'analyse, ajustée car l’étude a été interrompue prématurément à cause de la pandémie Covid-19, démontre une réduction significative des réadmissions à l'hôpital pour insuffisance cardiaque chez les patients traités par carboxymaltose ferrique intraveineux par comparaison à ceux qui ont reçu le placebo. Après 52 semaines, les patients qui ont eu une supplémentation en fer ont une réduction de 26% du risque d'être réadmis à l'hôpital pour insuffisance cardiaque.
Ce résultat a été obtenu avec seulement une ou deux injections chez 80% des patients du groupe carboxymaltose ferrique. Les résultats sur la réduction du risque d'hospitalisation sont statistiquement significatifs. Cependant, lorsque les chercheurs analyse l'objectif combiné de réduction des hospitalisations et des décès sur cette étude interrompue par la Covid-19, les résultats ne sont pas statistiquement différents.
Un large essai multicentrique
L'essai AFFIRM-AHF a recruté 1 108 patients dans 15 pays pour une hospitalisation pour insuffisance cardiaque aiguë et qui avaient une carence en fer pendant leur séjour à l'hôpital. L'âge moyen des participants est de 71 ans, et 56% sont des hommes, avec des mesures moyennes de fraction d'éjection systolique de 33%.
Une fois leur état cardiaque stabilisé, et avant leur sortie de l'hôpital, les patients ont reçu soit du carboxymaltose ferrique par voie intraveineuse, soit un placebo, dosé en fonction du niveau de carence en fer. Une 2ème perfusion pouvait être réalisée pendant les 24 semaines suivantes en fonction l’effet de la première sur le niveau de la carence en fer.
Rechercher les carences en fer
Il s'agit de la première étude randomisée démontrant les bénéfices d'une supplémentation en fer chez des patients hospitalisés pour insuffisance cardiaque aiguë stabilisée, et seules deux doses ont été nécessaires chez la grande majorité des patients,
La carence en fer est fréquente chez les patients souffrant d'insuffisance cardiaque, et elle constitue un facteur de risque indépendant pour les hospitalisations et les décès. Les médecins devraient dépister la présence d'une carence en fer chez tous les malades atteints d'insuffisance cardiaque, et une administration de fer par voie intraveineuse devrait être envisagée pour ceux qui ont une carence en fer et une fraction d'éjection systolique inférieure à 50%.











