Pédiatrie
Carence en fer : réduction du risque avec les laits de croissance enrichis en fer
Sur un échantillon de plus de 500 enfants, la consommation de fer serait sous les recommandations nutritionnelles lorsqu'on ne prend pas en compte les apports liés au lait de croissance.
- Aliseenko/istock
La carence en fer est fréquente chez les adultes et les enfants. Pour les plus petits, elle peut être particulièrement dangereuse parce qu’elle est suspectée de provoquer des troubles neurocognitifs. Un bébé de plus d’un an doit avoir un taux de ferritine dans le sang supérieur à 12 µg/L, dans le cas contraire, cela signifie qu’il est carencé.
En France, les autorités de santé recommandent une consommation de lait enrichi en fer, comme le lait de croissance de 1 à 3 ans, à partir de l’arrêt de l’allaitement afin de réduire les risques de carence. Une équipe de recherche de l’Inserm, de l’AP-HP et de l’université de Paris a confirmé l’intérêt de ces mesures dans leur étude parue dans la revue Clinical Nutrition Journal.
Un apport en fer trop faible
L’étude a porté sur 561 nourrissons âgés de 2 ans, exempts de maladie affectant le métabolisme du fer. Avant le début de l’expérimentation, les parents ont répondu à un questionnaire sur l’alimentation des enfants pour que les chercheurs puissent déterminer la quantité moyenne de fer ingérée au quotidien.
La majeure partie des nourrissons ne consomme pas assez de fer : 63% d’entre eux sont en-dessous des 5 mg/jour recommandés. Lorsque la consommation de lait de croissance est prise en compte, ce taux baisse à 18%. Un prélèvement sanguin a été réalisé sur les enfants : 7% ont une carence en fer et la concentration en ferritine dans le sang est plus élevé pour les enfants consommant du lait de croissance, en comparaison à ceux qui boivent du lait de vache.
Une consommation régulière plus bénéfique
"La survenue de carence en fer est d’autant plus diminuée que la consommation de lait de croissance est prolongée et ce, même en faible quantité (à partir de 200 mL/jour)", précisent les chercheurs dans un communiqué. D’après eux, la consommation régulière de fer est plus efficace qu’une supplémentation sur une courte période.
"Ces résultats plaident en faveur des stratégies nationales de prévention de la carence en fer fondées sur la recommandation de consommation de lait infantile enrichi en fer après l’âge de 12 mois, conclut Anne-Sylvia Sacri, coordinatrice de l’étude. Ces laits apparaissent comme une solution simple pour supplémenter en fer les jeunes enfants, afin d’atteindre les besoins nutritionnels quotidiens recommandés."
Avec son équipe, elle a constaté que les enfants nés prématurément sont plus susceptibles de souffrir d’une carence. Les enfants issus de famille nombreuse ou de milieux défavorisés sont également plus fréquemment atteints que les autres. "Une attention particulière doit être apportée à ces populations plus vulnérables. Elles doivent être ciblées plus spécifiquement par les politiques de prévention et de surveillance", ajoute, le second coordinateur, Martin Chalumeau.











