Infectiologie

Grippe : un nouvel antiviral efficace en prophylaxie post-exposition

Le baloxavir en dose unique, un nouvel antiviral de la classe des inhibiteurs d’endonucléase, permet de réduire le risque de grippe chez les sujets vivant au domicile d’une personne grippée.

  • 10 Juillet 2020
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    Avec un taux d’infection par la grippe de 1,9% versus 13,9% sous placebo (HR 0,14; IC 95% 0,06-0,30; p<0,001), le baloxavir marboxil fait la preuve de son efficacité en prophylaxie post-exposition chez les personnes partageant le domicile d’un patient ayant une infection à virus influenza A.

    L’étude multicentrique japonaise menée au cours de la saison grippale 2018-2019, dont les résultats sont publiés dans le NEJM, a porté sur 545 patients index (infection confirmée par RT-PCR) et 752 sujets contacts, qui ont été randomisés pour recevoir du baloxavir en une prise unique ou un placebo.

    Une administration dans les 24 premières heures

    Près des trois-quarts des cas index avaient moins de 12 ans, tous ont été traités par un anti-viral. Parmi les patients contacts, 10% étaient âgés de moins de 12 ans, 3,1% de plus de 65 ans et 13,1% présentaient des facteurs de risque de grippe sévère. Les deux-tiers n’étaient pas vaccinés. Dans la très grande majorité ces cas, le baloxavir a été administré chez le sujet contact dans les 24 heures suivant l’apparition des symptômes chez le cas index.

    Le baloxavir, qui agit en inhibant l’activité endonucléase de la polymérase virale, et donc en empêchant la réplication virale, s’est montré efficace dans tous les sous-groupes de patients, quels que soient l’âge, les facteurs de risque de complication de la grippe ou le statut vaccinal. Le taux d’effets indésirables a été comparable dans les deux groupes, 22,2% sous baloxavir et 20,5% sous placebo.

    Ne pas oublier la vaccination

    Une substitution de la protéine acide I38T/M or E23K a été observée chez respectivement 2,7% et 1,3% des cas, sans transmission de ces variants des patients traités par baloxavir vers ceux sous placebo.

    La survenue éventuelle de mutations conduisant à une moindre susceptibilité virale au baloxavir doit bien sûr être étroitement surveillée, indique Timothy Uyeki dans l’éditorial qui accompagne la publication de cet essai, qui est aussi l’occasion de rappeler l’importance de la prévention vaccinale.  

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