Diabétologie
Chirurgie bariatrique : récidive plus fréquente du diabète après une sleeve
En vie réelle, la gastrectomie en manchon (sleeve) semble s’accompagner d’un moindre taux de rémission du diabète et d’un risque plus élevé de récidive du trouble métabolique que le court-circuit gastrique Roux-en-Y.
- Gilnature/istock
L’impact de la chirurgie métabolique sur l’évolution à long terme du diabète varierait selon la technique utilisée. C’est le résultat d’une étude de cohorte multicentrique nord-américaine, menée à l’initiative du réseau PCORnet, (National Patient-Centered Clinical Research Network) et publiée dans le JAMA.
Au sein de cette population de 9710 patients opérés entre 2005 et 2015, le taux de rémission du diabète à un an (HbA1c < 6,5% sans traitement médicamenteux) est de 59,2% en cas de bypass gastrique Roux-en-Y, comparativement à 55,9% après sleeve gastrectomie.
A 5 ans, ces taux sont respectivement de 86,1% et 83,5%. Chez les 6141 patients qui ont eu une rémission de leur diabète, la récidive du trouble métabolique (définie par une HbA1c ≥ 6,5% et/ou la prescription d’un antidiabétique) a été moins fréquente après bypass qu’après sleeve (OR 0,75, IC 95 0,67-0,84) : 8,4% vs 11% à un an, et 33,1% vs 41,6% à 5 ans.
Des comorbidités fréquentes
Les patients inclus dans cette analyse, étaient majoritairement des femmes (72,6%), âgés en moyenne de 49,8 ans et dont l’indice de masse corporelle moyen était de 49 kg/m2. Avant le geste chirurgical, l’HbA1c était en moyenne à 7,2% et le nombre moyen d’antidiabétiques prescrits de 1,66.
Ces patients avaient une pression artérielle en moyenne de 130,5/73,7 mm Hg, mais présentaient d’autres comorbidités, plus fréquentes chez ceux ayant bénéficié d’un bypass : apnées obstructives du sommeil (57,9% et 50 % respectivement), stéatopathie métabolique (30,7 % et 21%) et reflux gastro-œsophagien (41,9% et 36,4%).
Une baisse notable du poids à court et long terme
Un an après la chirurgie bariatrique, la réduction du poids corporel est très nette, de 29,1% du poids corporel après bypass et de 22,8% après sleeve-gastrectomie, avant une classique reprise de poids, pour aboutir à une baisse à 5 ans du poids initial de respectivement 24,1% et 16,1% (différence significative p<0,001%).
Ainsi, dans les conditions de la vraie vie, toutes ces données soulignent les plus amples bénéfices de la technique de bypass Roux-en-Y comparativement à la gastrectomie en manchon sur la perte de poids et le contrôle du diabète à long terme.
Dans un commentaire accompagnant la publication, N Liu et al notent que respectivement 33% et 42% des patients ayant eu un bypass ou une sleeve gastrectomie ont une récidive du diabète au cours du suivi, et qu’à 5 ans, l’hémoglobine glyquée est bien contrôlée chez respectivement la moitié et le tiers des patients opérés.











