Oncologie
Cancer du sein : l’hormonothérapie protègerait du risque de démence
Comparativement aux femmes ayant eu un cancer du sein et n’ayant pas reçu d’hormonothérapie, celles qui ont été traitées par un anti-aromatase ou du tamoxifène ont un risque réduit de trouble neurodégénératif à 5 ans, en particulier de maladie d’Alzheimer.
- thomasandreas/istock
Le risque relatif de démence à 5 ans est réduit de 12% chez les femmes traitées pour un cancer du sein avec du tamoxifène ou un inhibiteur stéroïdien de l’aromatase, comparativement à celles n’ayant pas eu ce type de traitement.
L’étude de cohorte rétrospective publiée dans le JAMA, basée sur les données colligées par des assurances médicales aux Etats-Unis, a comparé le risque de troubles neurodégénératifs chez 18 126 femmes, âgées en moyenne de 76,2 ans, qui avaient eu une hormonothérapie et 39 717 femmes âgées en moyenne de 76,8 ans qui n’avaient pas eu d’hormonothérapie.
La majorité de ces femmes n’avaient pas eu de chimiothérapie :17 040 sur 18 126 dans le premier groupe et 37 716 sur 39 717 dans le 2ème groupe.
Réduction de 18 % du risque de maladie d’Alzheimer
Après un suivi moyen de 5,5 ans, un diagnostic de trouble neurodégénératif est posé chez 12,5 % des femmes du groupe traitement hormonal versus 14,3 % du bras sans hormonothérapie (RR 0,89, IC 0,84sont0,93, p<0,01).
Pour la maladie d’Alzheimer, ces chiffres sont respectivement de 4,9% vs 6 % (RR 0,82, IC 0,75-0,90, p<0,01) et pour la démence de 10,4% vs 11,8 % (RR 0,88, IC 0,83-0,93, < 0,01).
Un rapport risque bénéfice
Pour les modulateurs sélectifs des récepteurs aux estrogènes, les bénéfices ne sont significatifs qu’avec le tamoxifène. Et pour les anti-aromatases, la réduction du risque de démence est plus marquée avec l’exémestane, inhibiteur stéroïdien, qu’avec l’anastrozole et le létrozole, qui sont des inhibiteurs de l’aromatase non stéroïdiens.
Les auteurs de cette étude, certes observationnelle et rétrospective, soulignent l’importance d’une réflexion globale et à long terme lors du choix thérapeutique dans le cancer du sein hormonodépendant, deuxième cancer le plus fréquent après les cancers cutanés chez les femmes (280 000 cas aux Etats-Unis en 2019), qui sont par ailleurs particulièrement exposées au risque de démence (une personne de plus de 65 ans sur 9 aux Etats-Unis, dont deux-tiers de femmes).











