Diabétologie

Corticoïdes au long cours : la metformine améliore le profil métabolique

L’administration de metformine à des patients recevant une corticothérapie au long cours pour une maladie inflammatoire s’accompagne d’effets positifs sur les métabolismes glucidique, lipidique, hépatique et osseux.

  • Shidlovski/istock
  • 23 Avril 2020
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    L’étude de phase 2, « preuve de concept », qui a évalué versus placebo les effets de la metformine chez des patients traités par corticoïdes par voie générale et indemnes de diabète de type 2 n’a pas atteint son objectif principal, la réduction du ratio graisse viscérale / graisse sous-cutanée.

    Mais elle souligne les bénéfices de l’antidiabétique oral sur de nombreux autres paramètres, notamment métaboliques. L’étude vient d’être publiée dans le Lancet Diabetes Endocrinol.

    Moins de troubles de la glycémie

    Au terme du suivi de 12 semaines, les auteurs n’ont pas retrouvé de différence sur le critère principal d’évaluation, le ratio graisse viscérale/ graisse sous-cutanée mesurée au scanner, qui a pu être évalué chez respectivement 19 et 21 patients des groupes metformine et placebo (p=0,09).

    Ils ont en revanche mis en évidence une réduction de la graisse sous-cutanée au niveau du tronc (p = 0,01) et une amélioration du profil métabolique avec notamment une réduction de la glycémie et de l’HbA1c et un moindre risque de dysglycémie.

    Une étude sur 53 patients

    Cet essai a randomisé 53 patients pour recevoir de la metformine (n=26) ou un placebo (n=27) pendant 12 semaines. Les patients, âgés de 18 à 75 ans, recevaient une corticothérapie au long cours pour une maladie inflammatoire chronique (au moins 20 mg par jour pendant au moins 4 semaines, puis au moins 10 mg par jour pendant toute la durée de l’étude).

    La metformine a été utilisée à la posologie de 850 mg une fois par jour pendant 5 jours, puis deux fois par jour pendant 5 jours et ensuite trois fois par jour.

    Une amélioration globale

    De nombreux autres paramètres ont été favorablement modifiés par la metformine : diminution du cholestérol total et du LDL-cholestérol, amélioration de l’insulinorésistance et de la fonction hépatique, moindre craving pour le sucre et baisse de la sensation de faim, évolution moins rapide de l’épaisseur intima-media carotidienne, baisse de la CRP, diminution des marqueurs de résorption osseuse...

    Sur le risque d’infections aussi

    Les pneumonies, les infections modérées à sévères et les hospitalisations de toute causes ont également été significativement moindres dans le bras metformine (p=0,01 pour chacun de ces événements). Au niveau tolérance, l’incidence des diarrhées a été plus fréquente sous metformine (p=0,01).   

    Au total, les résultats de cet essai sont encourageants et plaident en faveur de plus larges études pour mieux préciser les effets de la metformine chez les patients ayant un syndrome de Cushing iatrogène, qui sont à haut risque de complications cardiovasculaires.

     

    Pernicova I et al. Metformin to reduce metabolic complications and inflammation in patients on systemic glucocorticoid therapy : a randomised, double-blind, placebo-controlled, proof-of-concept, phase 2 trial. Lancet Diabetes Endocrinol. 2020 Apr;8(4):278-291. 

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