Chirurgie orthopédique

Fracture du col fémoral : match nul entre les prothèses totales et partielles

En cas de fracture déplacée du col du fémur, une étude multicentrique montre des résultats fonctionnels à 2 ans relativement similaires entre prothèse totale de hanche et prothèse partielle.

  • edwardolive/istock
  • 10 Décembre 2019
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    Dans une large étude randomisée, multicentrique et internationale, l'étude HEALTH, le nombre de ré-interventions chirurgicales non programmées est équivalent, que les patients aient eu une prothèse totale de hanche (7,9%) ou une hémi-arthroplastie (8,3%), suite à une fracture déplacée du col du fémur.

    L’étude est publiée dans le New England Journal of Medicine. La mortalité et la douleur sont équivalentes entre les 2 groupes.

    Bénéfice équivalent sur la qualité de vie

    L'évaluation fonctionnelle, basée sur la douleur (WOMAC), la raideur et le retentissement au quotidien, est un peu meilleure chez les patients ayant eu une prothèse totale de hanche en comparaison aux prothèses partielles. La différence est cependant minime et le retentissement clinique très faible. Une instabilité ou une luxation de hanche est plus fréquente en cas de prothèse totale (4,7%) qu’en cas de prothèse partielle (2,4%).

    La mortalité est équivalente entre les 2 groupes (14,3% en cas de prothèse totale et 13,1% en cas d’hémi-arthroplastie). Les effets indésirables graves sont quant à eux plus fréquents à la suite d'une pose de prothèse totale de hanche sans que l'écart ne soit statistiquement significatif.

    Une étude internationale et randomisée

    L'étude nommée HEALTH est une étude randomisée et multicentrique, réalisée dans 10 pays et sur 1495 patients de 50 ans ou plus qui ont eu une prothèse totale de hanche ou une prothèse partielle en raison d’une fracture déplacée du col.

    Le critère principal était la réintervention à 24 mois de suivi. Le niveau de preuve est élevé. Les résultats obtenus sont ainsi fiables et aisément généralisables.

    Rediscuter la prothèse totale systématique

    Chez une personne âgée et fragile, une fracture du col fémoral est un problème sévère qui peut déboucher sur une invalidité ou un décès. Même si la majorité des fractures non-déplacées sont traitées par clou-plaque, le choix éventuel d’une prothèse n’est pas défini et, actuellement en France, il n'existe pas de recommandations officielles concernant le choix entre prothèse totale ou partielle de hanche en cas de fracture du col du fémur.

    Lorsqu’une complication de la prothèse conduit à une réintervention, les conséquences peuvent être graves chez ces patients fragiles. Cette étude montrant une relative équivalence pour les deux types de prothèses pour les ré-interventions, il paraît intéressant selon les auteurs, de discuter chez les malades les plus fragiles la pose éventuelle d'une prothèse partielle de hanche dont le risque opératoire semble plus faible et le coût moindre.

    D’autant qu’une prothèse totale de hanche semble 2 fois plus souvent associée à une instabilité ou une luxation, même si différentes adaptations du matériel semblent pouvoir réduire cette incidence (double cupule acétabulaire. De ce point de vue, le suivi à plus long terme des malades de l’étude HEALTH devrait apporter d’autres enseignements.

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