Cardiologie

Stress : augmentation de plus de 60% du risque cardiovasculaire

Les personnes qui ont été exposées à des traumatismes psychologiques ou à des événements stressants ont un risque plus important d'évènements cardiovasculaires aigus. C'est démontré.

  • spukkato/iStock
  • 11 Avril 2019
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    Le stress engendré par la perte d’un être cher, le diagnostic d’une maladie grave, les catastrophes naturelles ou la violence n’est pas seulement néfaste au bien-être et à la santé psychologique. Il est aussi mauvais pour le cœur et les artères.

    Dans une nouvelle étude suédoise publiée dans le British Medical Journal, des chercheurs se sont penchés sur les conséquences des situations stressantes ou traumatisantes sur la santé cardiovasculaire (stress post-traumatique, réaction de stress aigu, trouble d'adaptation et autres réactions de stress).

    Ils en ont conclu que le risque d'événements cardiovasculaires graves et aigus, comme les arrêts cardiaques et les infarctus du myocarde, est particulièrement élevé au cours des six premiers mois suivant le diagnostic d'un trouble lié au stress et, pour les autres types de maladies cardiovasculaires, ce risque est augmenté au cours de la première année.

    Un risque accru de maladie cardiovasculaire de 64%

    Plusieurs études se sont déjà penchées sur les conséquences du stress sur la santé cardiovasculaire, notamment chez les anciens combattants souffrant du syndrome de stress post-traumatique (SSPT). Mais, en raison de la taille réduite des cohortes, les données portant sur le stress et son impact sur les maladies cardiovasculaires restent limitées.

    Pour mieux comprendre ce lien, les auteurs de cette nouvelle étude ont utilisé les registres suédois de la population et de la santé. Au total, les dossiers médicaux de 136 637 personnes chez qui l’on a diagnostiqué un trouble lié au stress entre janvier 1987 et décembre 2013 ont été analysés (stress post-traumatique, réaction de stress aigu, trouble d'adaptation et autres réactions de stress). Ces données ont ensuite été croisées avec celles de 171 314 frères et sœurs qui n’étaient atteints ni de troubles liés au stress, ni de maladie cardiovasculaire.

    Les chercheurs ont alors constaté que les réactions de stress graves à des événements importants de la vie ou à un traumatisme sont liées à un risque accru de 64% de plusieurs types de maladies cardiovasculaires, surtout au cours de la première année suivant le diagnostic.

    Ils ont aussi démontré que ce lien avec les troubles liés au stress est particulièrement plus étroit pour les maladies cardiovasculaires à déclenchement précoce (avant 50 ans), par rapport à celles qui apparaissent plus tard dans la vie. Les personnes ayant également reçu un diagnostic de trouble de stress lorsqu’ils étaient jeunes ont aussi un risque accru de maladie cardiovasculaire.

    Une surveillance accrue des patients à risque

    Les auteurs de l’étude précisent bien qu’il ne s’agit que de travaux résultant d'une étude observationnelle et qu’ils ne peuvent donc établir une véritable relation de cause à effet entre le stress et les maladies cardiovasculaires. Ils soulignent cependant que leur étude est la première à explorer l'association entre un certain nombre de troubles liés au stress, y compris, mais sans s'y limiter, le syndrome de stress post-traumatique, et plusieurs types de maladies cardiovasculaires en utilisant des comparaisons fondées sur les frères et sœurs, tant chez les hommes que les femmes.

    Selon eux, ces résultats doivent faire prendre conscience aux médecins du lien "solide" qui existe entre les troubles liés au stress et un risque accru de maladies cardiovasculaires, en particulier pendant les mois qui suivent le diagnostic. "Ces résultats appellent une sensibilisation clinique accrue et, s'ils sont vérifiés, une surveillance ou une intervention précoce chez les patients ayant récemment reçu un diagnostic de troubles liés au stress", concluent-ils.

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