Neurologie
Epilepsie réfractaire : exploration moins invasive et chirurgie plus efficace
La stéréoélectroencéphalographie, qui permet de rechercher plus précisément la zone épileptogène dans les épilepsies réfractaires, améliore également le résultat de la chirurgie.
- LCOSMO / istock.
Pour soigner certaines épilepsies réfractaires, sur lesquelles les médicaments ne font pas effet, une technique d'exploration du cerveau relativement moins invasive (la stéréoélectroencéphalographie) évite d’ouvrir largement la boite crânienne (craniotomie). Cerise sur le gâteau, en précisant mieux l'emplacement de la zone épileptogène, elle rend la chirurgie plus efficace (76% vs 55% de suppression des crises à un an).
"Environ un tiers des cas d'épilepsie ne peuvent être contrôlés par des médicaments. Ces résultats vont donner à un plus grand nombre de malades la confiance nécessaire pour envisager une intervention chirurgicale et motiveront d'autres hôpitaux à investir dans cette technique d'exploration peu invasive", se félicitent les chercheurs, publiés dans le JAMA.
Le crâne n’est pas ouvert mais très finement percé
260 opérations chirurgicales de résection de la zone épileptogène ont été évaluées, toutes pratiquées sur des malades souffrant d’épilepsie réfractaire aux médicaments. 139 personnes ont subi l’exploration chirurgicale lourde, impliquant une large craniotomie (ESD).
Les 121 autres malades ont opté pour une exploration moins lourde, appelée "stéréoélectroencéphalographie (SEEG)". "Le but de l’exploration est de mettre en place, avec une très grande précision, des électrodes au sein même du cerveau, directement au contact de la zone présumée responsable de l’épilepsie", peut-on lire sur Neurochirurgie.fr. Pour ce faire, le crâne n’est pas ouvert mais très finement percé, pour permettre une semaine d’exploration de la zone épileptogène.
Perte de connaissance brutale et chute pouvant entraîner la mort
Bilan : parmi les patients ayant subi une résection ou une ablation au laser destinée à enlever la lésion à l'origine de leurs crises d’épilepsie, plus des trois quarts (76%) de ceux qui avaient eu la stéréoélectroencéphalographies ont eu une disparition complète (ou presque complète) des crises un an plus tard, comparativement à un peu plus de la moitié (55%) de ceux qui avaient été explorés par craniotomie large.
Chez les patients souffrant d’une épilepsie réfractaire, le risque de décès est 5 fois supérieur à celui de la population générale ce qui justifie ces interventions en apparence très agressives.











